Lui qui avait rendu hommage à Vic Chesnutt avec l’apaisant Little Fat Baby sur It’s A Wonderful Life, empruntant un vers à sa chanson Myrtle ("Dragged by a donkey, through the myrtle"), avant de l’inviter à participer au tribute The Late Great Daniel Johnston : Discovered Covered puis à son récent projet Dark Night Of The Soul - sabordé par EMI suite à un contentieux avec son co-auteur Danger Mouse dont on apprenait il y a quelques jours seulement l’issue heureuse avec une sortie physique prévue dans l’année -, avait choisi de réenchanter le monde plutôt que de le toiser d’un regard narquois.
Dépressif notoire, angoissé récurrent écorché lui aussi par la vie (une overdose d’alcool, de Valium et d’antidépresseurs durant sa toute première tournée encouragée par Radiohead l’avait laissé pour mort l’espace de quelques minutes pour finalement le clouer pour six mois dans un fauteuil roulant en 96), Mark Linkous nous aura pourtant quitté de la même manière, dans la journée de samedi, laissant derrière lui quatre albums enregistrés sous le pseudonyme de Sparklehorse, émanation plus ou mois lo-fi ou fêlée mais régulièrement touchée par la grâce de son surréalisme rêveur et un peu hanté.
Une bien triste révérence pour l’américain qui dans la foulée de sa participation au projet Li(f)e de Sage Francis à paraître en mai, apposait justement la touche finale à un cinquième opus qui pourrait malgré tout voir le jour dans l’année. Saleté de business, saloperie de loi des séries, autant vous dire qu’au terme de ce déprimant week-end on avait plus que jamais besoin d’être réconforté :