Mountain Man n’est pas le nom d’un groupe d’hirsutes barbus pratiquant la folk le soir au fond des bois. Non, Mountain Man est un trio féminin chantant la musique la plus douce du monde, trois sirènes, Molly Sarle, Amelia Meath et Alexandra Sauser-Monnig, toutes natives de la petite ville de Bennington au sud de l’état du Vermont. L’année dernière, elles ont eu l’idée de faire de la musique ensemble, pourquoi pas et grand bien leur en a pris puisque vient juste de sortir Made The Harbor, leur sublime premier album.

Mountain Man, c’est d’abord des voix célestes, un peu comme du Alela Diane avec des harmonies vocales à la Fleet Foxes ou du Taxi Taxi en encore plus épuré. Et incroyable ce que les trois américaines sont en mesure de faire avec leurs voix : elles ont toutes une énorme gamme phonique avec une grande précision de placement, résultat le mélange des voix a un rendu terriblement lisse, divin, intemporel. Tout le long des treize morceaux de Made The Harbor, l’instrumentation est minimaliste, juste une guitare acoustique discrète alignant quelques arpèges délicats, ce qui insuffle une sensation d’intimité avec l’auditeur en accord parfait avec le thème de l’album. Mais là où ça devient très fort, c’est qu’ici la folk n’est pas lambda, elle devient mystique, presque religieuse. Une espèce d’a capella pastoral, un gospel animiste à la gloire de la nature sauvage. Un voyage spirituel autant que mélodique, treize mélopées chantées par trois sirènes.