Alamo Race Track - Black Cat John Brown

Que vous ayez été fan ou non de Birds At Home, premier opus du groupe, ce nouveau Alamo Race Track devrait vous transporter non pas temporairement mais temporellement.

1. Black Cat John Brown
2. Don’t Bite This Dog
3. Stanley vs Hannah
4. Kiss Me Bar
5. The Northern Territory
6. My Heart
7. The Killing
8. On The Beach
9. Lee J. Cobb Is Screaming A Lot
10. Breaker Breaker
11. The Open Sea
12. Chocolate Years

date de sortie : 31-10-2006 Label : Fargo

Certains étaient restés un peu sur leur faim avec leur premier album, d’autres avaient senti un potentiel tout à fait néerlandais. Car, en effet, par expérience, on sait bien que passé les Ardennes, tout est possible musicalement. Birds At Home était certes un peu nonchalant mais laissait déjà transparaître une vision étendue de leur culture musicale. Entre prestations scéniques peu concluantes aux dires de certains, et de grands espoirs annoncés par d’autres, on ne savait plus sur quel pied danser, mais on les attendait fermement au tournant.

Trois années se sont écoulées, et le groupe a pris une tournure plus que convaincante. Exit les approches frileuses, Alamo Race Track privilégie l’organique, le chaud : cet album sent le sexe, le vrai, le vécu, celui qui transpire. Dans le temps, on appelait ça du rock, celui des sixties principalement, des seventies beaucoup, et même si le terme a été usurpé depuis belle lurette, il en existe encore du vrai, du bon, du vieux, dans les décennies suivantes.

On le sait donc maintenant : la carrière de l’album Black Cat John Brown restera marquée par l’apparition sur le net du titre éponyme en vidéo (voir sur youtube). Voilà le début de l’histoire. Mais prenez garde, car ce morceau joliment interprété en acoustique et vu par plusieurs centaines de milliers d’internautes n’est que la devanture d’une impressionnante maison du rock.

Alors, entrons dans le vif du sujet à coup de références et de comparaisons audacieuses : The Kinks, The Beatles, Archie Bronson Outfit, Devendra Banhart, Luke Haines, Radiohead, Interpol, XTC et hop nous voilà débarrassés. Car franchement, cet album est suffisamment personnel pour mériter une description propre. Ce qui le caractérise de prime abord, c’est ce son lourd, âpre, rêche mais jamais étouffant ; à celui-ci s’ajoutent des voix posées, apaisantes, aériennes. Enfin, avec l’homogénéité d’une production de rêve, une seconde couche instrumentale vient se positionner pour apporter toute la clarté et l’acoustique nécessaire à nous faire tomber par terre. Serait-ce là une recette tant convoitée par nombre d’artistes ? Peut-être. Sinon ça le deviendra.

En effet, Lee J. Cobb Is Screaming A Lot, par exemple, maintient une efficacité digne de certains titres discos sans en être, et pourtant, on poserait bien les pieds sur le dancefloor. On The Beach également nous fait rêver à de grands moments radiophoniques qui n’ont jamais existé parce qu’un tube du top50, ça n’a pas cette gueule tarabiscotée. Ah oui, c’est ça, Kiss Me Bar aussi virevolte sur les Grandes Ondes, du temps où l’on émettait encore par voie hertzienne ; ou comment apposer un cachet rétro en 2006 avec une classe particulièrement insolente. Voilà donc une des facettes de cet album.

Une autre, à l’instar de l’enfant-chat présent sur la pochette, nous présente d’étranges attractions du temps où les forains se baladaient en roulotte. Ainsi My Heart, avec sa ritournelle, nous embarque dans son manège ténébreux. Côté spectacle de magie, on a The Open Sea. Et pour les plus adroits, un petit tour au chamboule-tout avec Don’t Bite This Dog s’impose.

Vous l’aurez donc compris. Entre les choeurs troublants de leur amie Hulya Kilicaslan, la complexité et l’intelligence de ces morceaux surannés, et un savoir faire sans complexe, notre coeur n’a fait qu’un tour. Alamo Race Track se démarque véritablement de tout ce qui est sorti ces derniers temps : bien plus nostalgique que la moyenne tout en préparant innocemment les fondements des sonorités de demain ? Peut-être, allez savoir ! En attendant, les jours prochains, on ne sera pas là, car sur le dernier titre intitulé Chocolate Years, Ralph Mulder répète inlassablement “Je t’emmène avec moi loin de ma vie si froide” sur fond de cuivres. Pris par les sentiments, on n’a pas su résister plus longtemps.

Chroniques - 19.11.2006 par indie, JohnSteed, RabbitInYourHeadlights
 


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