Sentiment d’incompréhension à mon arrivée à la Coopé : The National, « le meilleur groupe au monde » dixit Bernard Lenoir, n’a droit qu’à la petite scène soit une capacité de 400 personnes maximum.Cela aura-t-il une incidence sur leur prestation ?

Avant de pouvoir me faire mon jugement, je laisse place à Hayden, grand bonhomme aux cheveux épais et hirsutes, barbe non rasée depuis quelques jours, vêtu d’une chemise à grands carreaux, panoplie parfaite pour nous jouer, comme il sait si bien le faire, ses morceaux de folk-rock venus tout droit des clairières les plus reculées des forêts les plus inhospitalières des Etats-Unis. Que ce soit acoustiques ou plus énergiques et électriques (en compagnie de quelques membres de The National), les titres proposés ce soir ne laissent pas insensibles. Pour ma part, j’aurais préféré les écouter loin de toute foule, autour d’un feu de camp en compagnie de quelques solitaires ou âmes égarées à la recherche d’un amour toujours impossible ou d’une fuite désespérée vers nulle part. Car, comme ses compatriotes Mark Kozelek, Smog, il s’avère délicat d’apprécier des chansons, qui méritent attention et respect, dans des conditions live et tous les inconvénients qui vont avec. En tous les cas, cette prestation aura le mérite de faire connaître cet artiste dont le prochain album, In Field & Town, sortira le 15 janvier prochain.

Liens :
www.myspace.com/hayden
www.wasteyourdaysaway.com

Après une grosse demi-heure de prestation pour cette première partie, arrivent sous les encouragements d’usage les New-Yorkais de The National. Le groupe s’est étoffé pour l’occasion et a « recruté » pour la scène un sixième membre qui joue les synthés et surtout du violon, en la personne de l’époustouflant Padma Newsome. Et ce fut pour ma part une agréable surprise que la présence de cordes pour cette prestation : elle a permis d’accentuer encore plus la subtilité et la sensibilité des arrangements. Surtout quand il se met à faire des solos déchaînés et endiablés à tomber par terre. Magnifique. Le reste du groupe n’est pas non plus en reste tout au long de ce set parfaitement maitrisé, commencé par Start A War jusqu’au rappel généreux de 4 morceaux. J’appréhendais ce concert tant les disques du groupe sont idéals sur la sono. Mais cette prestation, avec les frangins Dessner, aux guitares, surpasse en énergie les qualités des albums studio. Et comment ne pas parler du chant de Matt Berninger : grave, posé, habité. Il tient son micro comme le compagnon suprême de sa vie en incantant le ciel de le délivrer.

Liens :
www.myspace.com/thenational
www.americanmary.com

Setlist :
Start a War
Mistaken for Strangers
Secret Meeting
Brainy
Baby
Slow Show
Squalor Victoria
Abel
All the Wine
Racing Like A Pro
Ada
Apartment Story
Daughters
Fake Empire

Rappel :
Green Gloves
Mr. November
Santa Clara
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