Mes années 2010, part 1/7 (par Rabbit)

Pas question ici de prétendre au meilleur de quoi que ce soit, ou à cette illusoire universalité qui sert d’excuse au conformisme ambiant : nombre de ces albums ne vous parleront pas mais certains pourraient contribuer à changer votre vie, et si c’est le cas pour ne serait-ce que l’un d’entre eux, l’exercice n’aura pas été vain. Avec un peu de recul, voici donc au gré d’une série de 7 articles mes 250 LPs préférés des années 2010, avec pour seule contrainte un album par artiste ou projet. Pour démarrer, les #250 à #121 avec de simples liens vers nos chroniques quand il y en a ou l’album en écoute le cas échéant, avant de détailler par tranches de 20 les #120 à #1 dans de prochains volets... mais on commence par balancer un peu parce que le Lapin est humain after all, et que des fois, il en a gros, de voir tant de merveilles systématiquement ignorées par une critique musicale qui n’en finit plus de se complaire dans l’imposture.

Ceux qui nous lisent encore après une bonne douzaine d’années d’infidélités quasi systématiques à l’indie rock des origines du site ne sont pas dupes et auront sûrement l’impression de me voir enfoncer quelques portes déjà béantes : les années 2010 auront vu se désagréger ce que l’on pouvait encore appeler il y a une quinzaine d’années la "critique musicale", devenue pour l’essentiel un seul et même attaché de presse complaisant pour le music business des plateformes de streaming gloutonnes, des grosses maisons de disques sans âme et des icônes vénales qui leurs servent de têtes de gondole. Laissons aux milléniaux le confort de se leurrer : nous autres qui cumulons les casquettes de chroniqueurs, netlabel et organisateurs de concerts hors des clous savons bien que la musique, la vraie, en a souffert et en est morte un peu, qu’elle continue même d’en souffrir dans toutes ces franges incompromises de l’autoproduction et des petits labels, mais pas comme certains aiment à l’imaginer. En effet, en 2010 déjà avec l’avènement de Bandcamp - on n’en finira jamais de remercier cette plateforme éthique à mille lieux de l’exploitation ambiante -, les musiques véritablement créatives, singulières, personnelles et sincères, tous genres confondus si tant est que les étiquettes servent encore à quoi que ce soit, n’avaient jamais été aussi foisonnantes et accessibles mais dans le même temps, subissaient depuis quelques années (en gros depuis la fin du miracle Myspace) l’affront d’être de moins en moins défendues par ceux dont cela devrait pourtant constituer la seule et unique raison d’exister, exposées dans toute leur diversité, présentées comme l’alternative qu’elles incarnent pourtant face à une médiocrité mainstream devenue proprement vertigineuse.

Car les années 2010 ont bel et bien marqué l’avènement de toute une génération de chroniqueurs bobo en culottes courtes - pardon, "influenceurs" - dont l’éducation musicale s’est faite à coups de playlists Spotify aux artistes interchangeables, d’afters dans les clubs parisiens et de bilans annuels sur Pitchfork, "grand égaliseur" hypocrite pour lequel tout se vaut sauf qu’au final ce sont toujours le même genre d’étrons commerciaux qui récoltent tous les lauriers. Cette néo-blogosphère sans aucun sens critique, sans vraie culture de passionnés, troquant les vertus de l’atmosphère, de la créativité et de la cohérence contre celles du mashup tape-à-l’oeil, de l’emphase et de l’iconisme, fantasmant intentions, originalité et personnalité dans le mercantilisme arty et le narcissisme racoleur faute de savoir reconnaître le néant créatif, la vulgarisation des audaces de niches en formules calibrées et la prétention crasse, a peu à peu envahi le journalisme musical "sérieux" (on n’ose plus écrire "professionnel" depuis longtemps...), jusqu’à désormais le phagocyter tout entier ou pas loin, pour la plus grande satisfaction d’un public de hipsters en quête de validation de ces fausses passions artistiques qui les définissent "socialement" sur Facebook et Insta. Et ils pourraient bien écrire les conneries qu’ils veulent ces gens-là, après tout, si ce n’est pour le mal qu’ils font collectivement aux musiciens dignes de ce nom, annihilant les derniers élans de curiosité de leurs lecteurs en donnant l’impression que rien, dans l’océan de ces musiques qui les dépassent, n’égale en beauté la flaque d’eau croupie dans laquelle ils sautent tous à pieds joints en se tapotant dans le dos.

Le fait est qu’entre les sites rap tombés au fond de la fosse septique à force de prendre des vessies pour des lanternes, les webzines indie rock étouffés par leur course aux pages vues uniques et aux prochaines tendances ultra-markétées à ne surtout pas laisser filer par souci de conserver cette illusion de crédibilité qui leur donne l’impression d’exister, et les magazines électro qui semblent avoir oublié qu’il y a une vie musicale après les free parties, la blogosphère "musiques actuelles", en dehors d’une jolie petite niche de publications dédiées à l’ambient et aux musiques expérimentales de tous bords, n’impressionne aujourd’hui que par son inutilité, digne de celle des magazines papier à quelques rares exceptions près. Tout le monde parle de la même chose, de peur d’être un has-been en loupant la prochaine sensation préfabriquée, plus personne ne s’intéresse à ce qui ne sort pas tout droit des prescriptions de la blogosphère US ou des dossiers de presse aux allures de chroniques prémâchées des professionnels de la com dont seuls les gros labels peuvent évidemment s’adjuger les services, laissant plus ou moins volontairement dans l’ombre les 95% immergés de l’iceberg créatif et arrêtant ses bilans de fin d’année à la Toussaint en mode putàclic/curiosité zéro, tout en affichant la prétention crasse de recommander "ce qui se fait de plus intéressant" dans la musique d’aujourd’hui - parce que "de toute façon, plus personne ne s’intéresse aux découvertes".

On en arrive ainsi en 2021 à voir célébrés partout des Crack Cloud et des Pottery, ersatz poussifs et boursoufflés des Talking Heads dont le kitsch et la grandiloquence n’auraient suscité que moqueries il y a encore une vingtaine d’années, des héritiers clonés de Jean-Michel Jarre et Laurent Garnier ou pire, des Kanye West et des Nicki Minaj, mètres-étalons parmi d’autres d’une "pop moderne" qui sont au hip-hop d’aujourd’hui ce que Michael Jackson ou Mariah Carey furent à la soul/pop et au R&B en leur temps, les rejetons bâtards et bêtas de courants musicaux déjà gangrenés par une artificialité synonyme de succès public, dont l’influence continue de niveler la musique populaire par le bas (à l’image du label Def Jam passé au gré des rachats de pionnier d’un hip-hop inventif et droit dans ses sneakers à fournisseur officiel de bangers désincarnés pour Univers-sale, première étape peut-être de cette dénaturation radicale du rap grand public qui se poursuit aujourd’hui par le biais d’une pop hédoniste et mielleuse d’un côté et d’une trap dupliquée au kilomètre de l’autre). A la différence qu’à l’époque, jamais la critique "sérieuse" n’aurait eu la malhonnêteté intellectuelle de dérouler le tapis rouge à ces entertainers de masses dont le compte en banque était déjà inversement proportionnel au talent, encore moins d’oser leur fantasmer la moindre crédibilité artistique.

Mais voilà, dans le sillage du Pitchfork-"tout-se-vaut-mais-en-fait-non" que j’évoquais plus haut, les années 2010 ont parallèlement adoubé le concept le plus uniformisant et par là même le plus nuisible à la diversité dans les médias que la musique ait jamais connu : la légitimation par une "critique musicale" devenue à 50% presse people de ses "plaisirs coupables", avec une tendance de plus en plus décomplexée au fantasme populiste de "génies grand public" (ils se comptent pourtant sur les doigts d’une main dans l’histoire de la musique), doublée de la généralisation d’une flopée de contre-vérités aussi risibles qu’indécentes assénées de façon péremptoire et reflétant avant tout l’ignorance et l’absence totale de curiosité des intéressés pour tout ce qui sort du cadre des tendances médiatiques de l’époque : "la musique expérimentale c’est chiant", "les producteurs de pop/rap/r’n’b mainstream sont les créateurs de formes les plus inventifs d’aujourd’hui" (énorme blague parfois poussée encore plus loin, jusqu’à prétendre que la véritable "expérimentation musicale", de nos jours, serait à rechercher du côté des succès des charts), "rejeter par (dé)goût le plus gros de la musique mainstream c’est du snobisme" ou pire, "être réac" (un comble à l’heure où l’on fait pourtant difficilement plus réactionnaire qu’un chroniqueur démago et complaisant pour qui le défrichage est une notion obsolète, et qui se gargarise de mettre en avant ce dont tout le monde parle déjà au mépris de milliers de talents ouvertement ignorés car virtuellement inconnus), "l’homophobie et le sexisme dans le rap français ça va, ça passe, c’est culturel" dixit même les plus "progressistes" d’entre eux, aux indignations sélectives (et qui dans le même ordre d’idées aiment à imaginer du "féminisme" chez ces pseudo rappeuses qui twerkent et se "réapproprient leur corps" pour amasser des millions, égalité des sexes dans le racolage vénal, c’est beau hein Cardi B...), "tu craches sur le système = tu es aigri" (alors que forcément, la connerie, surtout quand elle est collective et nuisible, ça énerve), ou encore "la sincérité en musique c’est un faux débat" (ahaha... oui, c’est sûr qu’entre un musicien qui trace son sillon pendant 20 ans dans un univers hors du temps et des modes sans faire un rond et un autre qui cartonne en 6 mois avec le fric à papa, un producteur à 1000 euros de l’heure et un listener’s digest parfaitement équilibré des attentes du public, ou qui vole des prods sur YouTube et achète 100 000 vues pour 300 balles histoire de lancer la machine des algos complaisants, hyper difficile en effet de savoir où est la sincérité... hum). Sans parler de cette assimilation nauséabonde entre regard critique sur la musique commerciale d’aujourd’hui et nostalgie-hashtag-"c’était mieux avant", trait d’ironie décervelé pour faire d’une pierre deux coups en moquant les plus curieux que toi qui prennent l’initiative d’écouter chaque année par passion cinq ou six cents disques dont tu n’as même pas entendu parler tout en te servant d’excuse à gober indistinctement tous les étrons surcompressés dont les succès savamment calculés engraissent les CEOs et actionnaires crapuleux des majors et autres Spotify/Deezer.

En bref, il y a donc deux écoles pour caricaturer : ceux qui pensent que Frank Ocean, Grimes ou Solange méritent d’être universellement acclamés à l’égal d’une Björk, d’un DJ Shadow ou d’un Massive Attack dans les 90s (je prends les 90s par défaut, décennie de mon adolescence), et ceux qui au contraire restent persuadés que leurs albums n’auraient pas suscité la moindre moindre passion dans la presse musicale il y a encore 20 ans, que jamais les magazines spécialisés d’alors n’auraient osé glisser Lana Del Rey, The Weeknd ou Rihanna entre deux sorties de Constellation, Anticon et Warp, d’Antipop Consortium, Tortoise et Radiohead si leurs disques avaient vu le jour à l’époque. Vous n’aurez aucun mal à déterminer où je me situe... et pour faire preuve de la même condescendance que ces gens-là, souvent imbus de leurs petites connaissances surfaciques et de leur plume ostentatoire au point d’en faire des livres, je n’irai pas par quatre chemins : critique millénial autosatisfait ou chroniqueur boomer en quête de reconnaissance, si tu me lis et si tu penses que Beyoncé, Drake et Bon Iver sont des génies, que Sophie c’était Autechre en plus écoutable et que Taylor Swift en acoustique n’a rien à envier à Mazzy Star, que le rap français c’est PNL, que le néo-classique et le jazz sont des musiques du passé, que le hip-hop underground, foisonnant comme jamais de talents sans concession, est aujourd’hui un refuge de backpackers ratés, que la musique ne peut être organique qu’en étant chantée ou rappée (même par des pantins autotunés et post-produits jusqu’à la moelle), que le trip-hop et le post-rock auraient dû tomber aux oubliettes des 90s, que la witch house, la vaporwave ou le blackgaze ont de bonnes raisons d’exister (alors qu’ils existaient déjà depuis longtemps chez des musiciens suffisamment humbles pour ne pas avoir cultivé l’illusion d’inventer un "genre"), que le pénible OPN est le seul musicien expérimental/ambient digne d’intérêt (faute de pouvoir en citer un deuxième vu que 90% des albums du présent bilan te sont inconnus), tu devrais peut-être reconsidérer ta "vocation", pour un bon million de raisons mais une seule suffira bien finalement : tu sers à rien.

Parce qu’après tout chacun ses goûts, hein, là n’est pas la question, mais tous les goûts ne méritent pas d’être défendus, surtout quand ça revient pour les plus "chanceux" à vendre son cul au publicitaire le plus offrant, et contribuer à noyer encore un peu plus la bonne volonté des derniers curieux de ce monde dans une soupe gerbante de conformisme à outrance.

Ceci étant dit, bonnes découvertes, puisqu’une chronique musicale ne devrait servir qu’à ça et à rien d’autre, une évidence pour tout le monde il y a encore quelques années : faire découvrir ce qui se fait ailleurs et autrement, avec passion, sans que la tentation commerciale ne vienne interférer avec l’expression personnelle et l’ambition artistique.



Mes albums préférés des 10s - #250 à #121 (alphabétique)


- 2econd Class Citizen - A Hall of Mirrors (2015)
- 3:33 - White Room (2015)
- 7’Rinth - The Shinjukan Spiral (2019)
- 90 (Noventa) - Putain de pauvres (2012)
- AbSUrd - Close To Distantly (2011)
- Monty Adkins - A Year at Usher’s Hill (2017)
- Oren Ambarchi, Jim O’Rourke & Keiji Haino - Tima Formosa (2010)
- anbb - Mimikry (2010)
- Anjou - Anjou (2014)


- Badun - s​.​o​.​t​.​s (2012)
- Bill Baird - Silence ! (2010)
- Be My Weapon - ¡¡ GREASY !! (2014)
- Beans - Ace Balthazar (2019)
- Thavius Beck - Technol O​.​G. (2017)
- Rashad Becker - Traditional Music of Notional Species Vol. II (2016)
- Belfi / Grubbs / Pilia - Dust & Mirrors (2014)
- Bersarin Quartett - Methoden und Maschinen (2019)
- Big Epoch & Gothic Cholo - Double Reserve (2012)
- Christopher Bissonnette - Essays In Idleness (2014)
- Björk - Biophilia (2011)
- Ben Lukas Boysen - Spells (2016)
- Carla Bozulich - Boy (2014)
- Bronnt Industries Kapital - Turksib (2015)


- Bummed Owl - Bummed Owl (2017)
- John E Cab - Do What They Say (2014)
- Evan Caminiti - Dreamless Sleep (2012)
- Christ. - Cathexis Motion Picture Soundtrack (2012)
- Clark - Kiri Variations (2019)
- Cloudwarmer - the climate detectives study nostalgia and terror in the dreams of middle america (2019)
- Matthew Collings - Uzonia (2019)
- Cult Of The Damned - Part Deux : Brick Pelican Posse Crew Gang Syndicate (2018)
- Cut Hands - Festival Of The Dead (2014)
- Dälek - Asphalt For Eden (2016)
- The Declining Winter - Home For Lost Souls (2015)


- Delta-Sleep-Inducing Peptide - Oscillopsia (2014)
- Dodecahedragraph - Motus (2011)
- The Doppelgangaz - Hark (2013)
- Dr.Nojoke - Reconstructed Electric Bass-Guitar (2019)
- ECID - HowToFakeYourOwnDeath (2017)
- Efterklang - Piramida (2012)
- Egadz - Bad Keys Drip (2016)
- Esmerine - Mechanics Of Dominion (2017)
- EUS - Sol Levit (2013)
- Father John Misty - I Love You, Honeybear (2015)


- Fauve - Clocks ’n’ Clouds (2011)
- Field Rotation - Acoustic Tales (2011)
- Flying Lotus - Until The Quiet Comes (2012)
- Nils Frahm & Anne Müller - 7fingers (2010)
- Dirk Geiger - Autumn Fields (2010)
- Ghostpoet - Peanut Butter Blues & Melancholy Jam (2011)
- Joana Guerra - OsSo (2018)
- Stefano Guzzetti - Leaf (2016)
- Brian Harding & Matt Christensen - October II (2017)
- HeAD - d’un espace à l’autre (2019)
- Homeboy Sandman & Edan - Humble Pi (2018)


- Ichiban Hashface - Wolf Vs Snake (2017)
- Illuha - Akari (2014)
- Imaginary Forces - Filth Columnist (2010)
- jamesreindeer - مدينة الياسمين - The City Of Jasmine (2014)
- Jesus Is My Son - 1914-1918 (2012)
- Jute Gyte - Penetralia (2018)
- The Kandinsky Effect - Somnambulist (2015)
- Kangding Ray - OR (2011)
- King Midas Sound - Solitude (2019)
- L.Boy Jr. - Aether & Nostalgia (2018)


- L. Pierre - The Island Come True (2013)
- Lab° - Volume (2010)
- Pierre Lapointe - La Science Du Cœur (2017)
- Leila - U&I (2012)
- Lingua Ignota - CALIGULA (2019)
- Loop Minded Individuals - A Hitchhiker’s Guide To A Verse (2014)
- Machinefabriek, Kleefstra/Bakker/Kleefstra & Liondialer - That It Stays Winter Forever (2010)
- The Magic Theatre - London Town (2010)
- Domiziano Maselli - Ashes (2018)
- Massaith - II (2014)
- Mei - Partura (2016)
- Minamo - Documental (2011)
- Monade - Pt#9 (2012)


- Monolog - Conveyor (2017)
- Moor Mother - Analog Fluids Of Sonic Black Holes (2019)
- Jessica Moss - Pools Of Light (2017)
- Luca Nasciuti - Temporali (2011)
- Alexandre Navarro - Les liens magnétiques (2019)
- The Necks - Body (2018)
- Jim Noir - A​.​M Jazz (2019)
- Northwest - II (2019)
- Alva Noto - For 2 (2010)
- Noveller - Desert Fires (2010)
- Oakeater - Aquarius (2015)
- Open Mike Eagle - Brick Body Kids Still Daydream (2017)
- Ous Mal - Nuojuva Halava (2010)


- OvO - Abisso (2013)
- John Pain - Darkness Floats (2014)
- Pan Sonic & Keiji Haino - In The Studio (2010)
- Pharmakon - Bestial Burden (2014)
- Jon Porras - Black Mesa (2012)
- Portugal. The Man - American Ghetto (2010)
- Puce Moment - Ad Noctum (2017)
- r.roo - Broken Time (2011)
- Radiohead - The King Of Limbs (2011)


- Resina - Traces (2018)
- Nuno Ribeiro, Philippe Neau & Benjamin Silva-Pereira - Mitosis (2016)
- Leonardo Rosado - Adrift (2014)
- Rustin Man - Drift Code (2019)
- Gabriel Saloman - Movement Building Vol. 3 (2017)
- Ed Scissor + Lamplighter - Tell Them It’s Winter (2016)
- Serena-Maneesh - No 2 : Abyss In B Minor (2010)
- David Shea - Rituals (2014)
- Sound People - Teatime (2011)
- Spam Filter - Your Life, Life​-​Teeming (2012)
- Colin Stetson - Sorrow : A Reimagining Of Gorecki’s 3rd Symphony (2016)


- Swans - The Glowing Man (2016)
- David Sylvian - Died In The Wool (2011)
- Take - Only Mountain (2010)
- Tenshun X Bethaniens Dust - Pondering / Desolation (2019)
- tētēma - Geocidal (2014)
- Tindersticks - Ypres (2014)
- Two Left Ears - Mélodies Bourgeons/Fourrure Musique (& Tuning Tambours) (2018)
- ULNA - Ligment (2012)
- Undicii - Ore (2016)
- Zoon Van Snook - (Falling From) The Nutty Tree (2010)


- Franck Vigroux - Totem (2019)
- Ricardo Villalobos & Max Loderbauer - Re : ECM (2011)
- Witxes - Sorcery/Geography (2012)
- Olga Wojciechowska - Infinite Distances (2019)
- Wolves - Wolves (2013)
- Ynoji - Kollider (2015)
- YRSEL - Abraxas (2013)
- Zavoloka - Vedana (2011)
- John Zorn - In Search Of The Miraculous (2010)


Articles - 10.09.2021 par RabbitInYourHeadlights
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