OvO - Gemma
Peut-on encore avoir des choses intéressantes à dire après 11 albums ? Gemma, nouvel album d’OvO montre bien que oui.

1. Gemma
2. Stagno
3. Opale (feat. Lord Spikeheart)
4. Iridio
5. Diamante (feat. Page A. Flash)
6. Orocromo
7. Cobalto
8. Zolfo
9. Neon
10. Rame
11. Fossile
date de sortie : 03-10-2025
Label : Artoffact Records
Gemma, premier morceau ouvrant Gemma, onzième album d’OvO, annonce tout de suite la couleur : contrasté, bruitiste, strident, martelé et tribal. En gros, OvO fait du OvO et pousse plus avant l’amalgame électro-schrapnel inlassablement exploré depuis vingt-cinq années. Le duo est bien le seul à sonner comme il sonne et désormais, il dissèque la nuance à l’intérieur de sa chambre hermétique expérimentale.
Gemma n’est pas qu’un simple gros bloc de griffes, à certains moments il pousse les portes d’un dancefloor irradié, à d’autres, il parcourt la friche industrielle et parfois, il se lance dans un pogo violent et désarticulé avant de rejoindre le molletonné d’un canapé rêveur. Le grand truc, c’est que la plupart du temps, c’est tout ça en même temps et les morceaux emmagasinent des bouts d’EBM, de metal, d’indus, d’électro, de noise, de punk et que sais-je encore en variant systématiquement le dosage. Les programmations de Bruno Dorella distribuent les éléments quand le chant, les cris et la guitare de Stefania Pedretti fournissent le mortier. Au fond, c’est très artisanal et c’est pour ça que c’est très singulier.
OvO fait donc du OvO et ce faisant, il mute. Il me semble que cette fois-ci, la luminosité est plus importante, les aérations plus nombreuses et que le rendu est moins monolithique. Alors, attention, ne vous attendez pas à quelque chose d’accueillant - les échardes sont toujours aussi nombreuses - mais dans la panoplie du duo, on trouve désormais quelques compresses quand il n’y avait auparavant que des scalpels. Ça donne à Gemma un côté (très) légèrement arasé. Les onze morceaux filent vite, se succèdent sans se ressembler vraiment et on passe systématiquement de l’un à l’autre en se demandant ce qui nous y attend.
J’ai été assez surpris par les relents EBM de Stagno par exemple ou par le fait que mon cerveau convoque Suicide lorsque Opale (feat. Lord Spikeheart) s’installe (mais ça n’a pas duré, la suite se délocalise plutôt chez Ohm Resistance). Idem du côté de Diamante (feat. Paige A. Flash) et de sa marche funèbre sur fond de growls mortifères ou du plus suspendu Orocromo. Ce ne sont que quelques exemples piochés dans un album très métamorphe qui garde néanmoins une vraie unité tout du long.
D’autant plus qu’entre les morceaux plus introspectifs, on en retrouve régulièrement d’autres qui lâchent les chiens : Iridio, Neon ou Rame sont autant de pavés qui explosent la marre. Mais de toute façon, rien n’est jamais fixé : le calme conduit systématiquement au chaos qui mute tout aussi systématiquement en entrelacs apaisés, très vite troublés par d’autres pavés et ainsi de suite jusqu’à l’ultime Fossile qui résume parfaitement les intentions d’OvO : c’est bien comme ça qu’on finira, autant documenter la lente transformation en sons.
Du coup, même avec ses aérations nouvelles, on retrouve tout de même la propension du duo à caresser à contre-poil avec des gants de boxe abrasifs et à faire des câlins sous forme d’accolades ressemblant à des étranglements. La vie comme un combat, avec ses moments de calme relatifs insérés dans des circonvolutions maousses.
Gemma électrise, rêve, industrialise. OvO fait feu de tout bois et, en face, on reste très attaché à tout ce qui sort de ses doigts.
On continue avec une série sous le sceau de la diversité : dream-pop protéiforme, bass music du futur, noise rock plombé et prose ambient, jazz mélangeur, metal-indus incantatoire, field recordings équatoriaux et grand-messe de nécromancienne, hip-hop narcotique, piano manipulé, bruitisme cinématographique et techno de rave déglinguée... hasard absolu (...)

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