Enregistré en France par Lee “Muddy” Baker, déjà producteur en 2004 de l’album solo de Tim Booth, Bone, dans l’intervalle du split de James, Hey Ma s’avère être bien plus que le disque de reformation pépère auquel on s’attend généralement dans ces cas-là.

Sept ans que la petite troupe mancunienne n’avait pas sorti d’album, six ans de séparation avant la mise en chantier de ce dixième opus en 27 ans de carrière, et pourtant la musique de James vibre comme au premier jour, fourmille de vie, d’envie. Dès Bubbles, le ton est donné : "I’m alive" chante Tim Boothe avec ferveur, les trémolos de guitare, la production aérienne héritée sans doute des heures passées au contact de Brian Eno (producteur de quatre albums du groupe), le piano atmosphérique, les cuivres exaltés qui s’élancent sans jamais tomber dans la grandiloquence sont là comme aux plus belles heures pop des auteurs de Laid ou Seven.

Entre tubes rock en puissance (Whiteboy, 72, Oh My Heart), envolées pop à rendre Chris Martin vert de jalousie (Hey Ma, Boom Boom), ballades intenses (Semaphore, Of Monsters And Heroes And Men) et un crescendo final à couper le souffle (I Wanna Go Home), Hey Ma s’impose dès les premières écoutes comme l’album de la renaissance pour James, et si le bébé de la pochette choisit de laisser le revolver à d’autres pour empiler ses petits cubes avec application, l’avenir s’annonce radieux du côté de Manchester.