Pour ceux qui ne connaissent pas ce combo extraordinaire d’Orléans, une petite description : CDAA, célèbres dans le monde entier sauf en France chantent en français. Fortement influencés par leur formation classique, fans d’Arvo Pärt, ils viennent dès la fin des années 80, jouer sur les plate-bandes des Cocteau Twins, Dead Can Dance, et autres groupes d’heavenly voices (qui est un genre qui, bien entendu, comme le shoegazing, n’existe pas) avec un son très new-wave qu’ils exploitent sur leur 1er LP "Un Automne à Loroy". Ils amorceront dès leur album suivant "Au Val Des Roses" un virage néo-classique par l’apport de piano et de violoncelle et la disparition progressive de la boîte à rythmes métallique du 1er album. "Les Marronniers" viendra conforter cette orientation mais c’est véritablement en 1994 avec "Villers-aux-Vents (Février 1916)", un album concept sur la bataille de Verdun, que leur talent explose. Jamais les textes de Jean-Christophe d’Arnell n’ont alors été si beaux, si bien interprêtés par la voix angélique de Chloé St-Liphard, jamais les arrangements de violoncelle de Xavier Gaschignard n’ont été si bien sentis. Le piano de Carine Grieg se fait plus discret, laissant la place aux guitares de Franz Torres-Quevedo, qui se dédouble ici (il est bassiste habituellement) et étoffe ces chansons de tapis noisy extraordinaires qui siéent comme un gant aux chansons de CDAA. Quelques titres interpretés en anglais, plus rock, n’ont rien à envier aux Cranes, dont on est alors extrêmement proches. Ils récidiveront avec un virage très rock sur "Les Cirses des Champs" quelques années plus tard. Suivra un album de reprises de leurs propres chansons en quatuor à cordes. Leur dernier album, entièrement en anglais, sonne très très rock, à tendance ’80s... Un vrai yoyo musical, la carrière de ce groupe ! Collection d’Arnell-Andréa, ou l’art d’osciller entre néoclassique, pop, rock et heavenly voices...

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