Second Seasons - Immense Heaven

1. all cycles
2. p !nch
3. 4j
4. scan valley
5. pølar
6. C+E
7. squiggles 
8. B ECO
9. fL
10. mesh overlay
11. speck descent
12. `.’ 07:20
13. our fracture

2024 - Schematic

Sortie le : 4 avril 2024

Révélation céleste entre IDM déstructurée et pop rêveuse

Plus encore que le très réussi R Def 1 au sound design rythmique austère et déconstruit quelque part entre l’anxiété aux intitulés cryptiques d’Autechre et le futurisme onirique d’Access to Arasaka, dernier opus en date sorti dans la foulée sur le même label Schematic des têtes chercheuses floridiennes Phoenecia, c’est avec ce bien-nommé Immense Heaven publié début avril que se révèle à nous cette année le mystérieux Second Seasons, projet d’un New-Yorkais inconnu au bataillon dont les premières sorties remontent à 2020 et les premières compos une décennie auparavant.

Plus accessible, l’album, entre deux instrus du même acabit quoique plus dynamiques et accrocheurs (p !nch, squiggles  avec ses étranges samples félins et surtout le frontal B ECO) ou au contraire suffisamment downtempo et enivrants pour caresser l’amateur d’electronica dans le sens du poil (4j, mesh overlay), tente et réussit ce télescopage contre-nature d’IDM ultra-texturée et de pop aérienne sur lequel plus d’un musicien s’était cassé les dents ces dernières années à force d’emphase émotionnelle et de maximalisme tape-à-l’oeil, à commencer par feu Sophie. Ici, dès all cycles, le ton est donné, sampling manipulé et polyrythmies click & cut cotoyant une mélodie vocale romantique mais sans trop-plein qui pourrait venir tout droit d’un morceau dream-pop des années 90 (C+E), le big beat et ses influences hip-hop s’invitant également à la fête avec discrétion par breaks vocaux interposés (cf. également speck descent).

Et si le sound design plus ou moins ardu et déstructuré n’a pas totalement déserté (scan valley, pølar), c’est bien cette électro-pop d’un genre nouveau, débarrassée des excès ostentatoires et /ou saccharinés qui plombent souvent le genre aujourd’hui en particulier dans le microcosme grandiloquent et globalement indigeste de l’"hyperpop", qui envoie le disque dans les hautes sphères, que ce soit avec le rêveur fL au lyrisme tout en retenue ou le final our fracture aux métissages plus acoustiques lorgnant comme l’instru `.’ sur l’ambient voire sur le modern classical. Essentiel !


( RabbitInYourHeadlights )


Disques - 20.04.2024 par RabbitInYourHeadlights