Effi Briest - Rhizomes

Parler de Rhizomes, en ne prenant ni drogues, ni anxiolytiques, voilà le pari du jour. Je suis clean, pas de sport, pas de phéromone, juste un foutu album pour me vriller la tête.

1. Rhizomes
2. Long Shadow
3. Cousins
4. New Quicksand
5. X
6. Mirror Rim
7. Nights
8. Wodwoman
9. Shards

date de sortie : 11-05-2010 Label : Sacred Bones Records

Et déjà le lecteur se demande si le rédacteur de cette chronique ne s’essaierait pas au rôle de junkie ? Oui, j’ai décidé de mettre la barre un peu plus haute physiquement parlant pour les new-yorkaises de Effi Briest. J’irai même jusqu’à dire qu’il y a de l’abus, alors qu’on est en si bonne compagnie : Kelsey Barrett (chant, clavier), Elizabeth Hart (Basse), Corinne Jones (batterie), Sara Shaw (guitare), Rebecca Squiers (accordéon, clarinette), Jessica Stathos (percussions). N’y pensons même pas, mais si d’aventure à l’écoute de ce premier album, je venais à constater le moindre coup de mou, promis, je prends tout ce qui passe, je gobe tout ce qui tourne, et je danse nu devant les dames, aujourd’hui on rêve gratis.

Comment vais-je bien pouvoir vous présenter Effi Briest autrement que par là même où j’ai découvert ce groupe ? Long Shadow, un morceau, un clip, qui à lui seul résume toute une frange de mes passions musicales à savoir le Garlands des Cocteau Twins, les débuts de Alison Shaw (The Cranes), et une pincée de Controller Controller et son fameux EP History. On pourrait en citer plus, mais à quoi bon puisque le frisson a été parfaitement mis en image par Brandon LaGanke, vous permettant par la même occasion de découvrir ce qui se cache derrière les Rhizomes d’Effi Briest.

Et là, personnellement, c’est la claque avec un morceau sans additif, juste taillé pour me faire passer sous le nez ma dose de post-kraut-dark ou je ne sais quoi, ce petit plaisir malsain à chercher le côté obscur de la chose. Certains se sont permis en chroniquant Rhizomes de déclarer que le genre a déjà été largement balisé, codifié, puisant dans les fonds de commerce de Can, Amon Düül, ou Suicide ! Pourtant, moi j’y vois encore et toujours les émois d’un premier album, les difficultés à maîtriser les idées qui surgissent tout le long de chaque morceau. Et avec Long Shadow, la rengaine me rend dingue comme au premier jour.

Je suis donc prêt à tout leur pardonner, aux filles de Effi Briest. Parce que l’éponyme Rhizomes qui ouvre l’album tire un peu en longueur mais a pour lui la beauté d’une démo. Parce que Cousins s’essaye au psychédélisme et que New Quicksand ne m’enterre qu’à moitié. Mirror Rim me fait tout juste danser sur une jambe, tandis que le très réussi Nights ne sait choisir entre Siouxsie et un discret souffle de twee pop. Et tout l’album est de cette trempe, surtout pas abouti, juste indispensable à l’instar de Shards qui clôture quand même dans la veine d’une Kim Deal (The Breeders) ... période chef d’œuvre (Pod).

Ne cherchez plus, Effi Briest a appliqué à la lettre les leitmotiv que je me suis imposé. Pourquoi tout donner alors qu’on peut distiller ? Pourquoi se déchirer alors qu’on peu s’effriter ? Pourquoi conclure alors qu’on peut faire durer ? Ne cherchez plus, le seul culte à prendre dans ces colonnes s’appelle Rhizomes ... et tout le monde sera d’accord pour me dire d’arrêter là mes excès. Dont acte.

Chroniques - 01.07.2010 par indie
 


Articles // 16 décembre 2010
Moi j'aime pas 2010 !

Ceci est un top albums, un bilan de l’année, mais avec un vrai goût d’amertume et de désillusion inside. Si vous trouvez pire conviction ailleurs, je vous rembourse la différence.