Bright Eyes prend ses distances avec la folk

On ne sait pas encore trop quoi penser de The People’s Key, huitième album de Bright Eyes à paraître chez Saddle Creek, label maison du songwriter Conor Oberst. Successeur de l’ample et subtil Cassadaga de 2007, ce prochain opus - malgré une nouvelle cohorte d’invités issus des groupes Autolux, Now It’s Overhead, Berg Sans Nipple, The Faint, The Mynabirds, Refried Ice Cream (dont le leader Denny Brewer fait office ici de narrateur illuminé) ou surtout Cursive avec lesquels le multi-instrumentiste Mike Mogis qui produit encore une fois le disque collabore régulièrement - semble plutôt prendre la suite directe de Digital Ash In A Digital Urn (2005) en s’orientant vers un rock moderne aux compos ambitieuses mais parfois un brin grandiloquentes, et une pop électronique lorgnant avec plus ou moins de bonheur sur une certaine esthétique prog.

C’est sur NPR, dont les rédacteurs ne cachent pas leur enthousiasme précoce pour un disque qu’ils considèrent d’ores et déjà comme le sommet de la carrière d’Oberst, qu’il vous appartiendra donc de vous faire une idée d’ici sa sortie le 15 février prochain sur ce qui pourrait être le dernier opus du trio d’Omaha, à en croire les propos tenus en 2009 par le "Monster of Folk" auprès de l’actuel président de Saddle Creek, Robb Nansel.

"Nous en avons terminé avec l’americana, la musique des racines ou quel que soit le nom qu’on lui donne. Les gens disent "country" à propos de Bright Eyes mais je n’ai jamais pensé que nous l’étions du tout. Et quelle que soit cette esthétique qu’on nous prête, je la trouve un peu trop usée pour moi ces temps-ci", explique-t-il par ailleurs à propos des envies de changements révélées par The People’s Key, dont il a souhaité faire une oeuvre "qui balance, actuelle, moderne". Un peu trop peut-être à l’image de Sufjan Stevens et de son récent The Age Of Adz aux préoccupations New Age tendance SF quelque peu similaires ?

Quant à la fabrication de l’édition vinyle deluxe de ce nouvel album, elle s’inscrit elle aussi dans les pratiques de son époque... autant pour les bienfaits du progrès quand on en juge par cette pochette que l’on se gardera bien de commenter :

Bright Eyes - Making of The People’s Key Deluxe LP from Saddle Creek on Vimeo.

News - 01.02.2011 par RabbitInYourHeadlights
 


Conor Oberst ne connait pas la crise

Infatigable, Conor Oberst : après le spacieux et passionnant Cassadaga de Bright Eyes (dont le guitariste par intermittence M. Ward fait également l’actualité en ce début d’année avec le très beau Hold Time ) et sa pléiade d’invités parmi lesquels John McEntire et Dan Bitney de Tortoise - excusez du peu - puis un éponyme en solo qui marquait nettement (...)