Tel l’oiseau moqueur du titre, Tommy V nous fait le coup du retour impromptu façon Muppet sous LSD, livrant chez Fake Four un concentré de hip-hop acidulé virant en fin de parcours au songbook touchant (fabuleux Always Heal et For Infinity).

Douze ans qu’il n’avait rien sorti, le sieur Thomas Valencia qui flirtait à l’époque de son premier et dernier album solo Quarter Life Crisis avec Awol One, Doseone, Why ? ou encore Anonymous Inc., le groupe de Ceschi et David Ramos avec qui le bonhomme allait former Toca, avant de s’évanouir dans la nature.

Dix ans plus tard, les deux frères sont aux manettes de Fake Four Inc., véritable petite institution du hip-hop underground d’outre-Atlantique, et voilà qu’ils nous posent un Tommy V de derrière les fagots, le bonhomme n’ayant en fait jamais cessé d’écrire en une demi-douzaine d’années de hiatus studieux qui l’auront vu en vrac débuter l’université et s’entraîner au chant, d’où ce drôle de comeback à mi-chemin des comptines psyché d’un Jim Noir, du crooning jazzy du dernier Money Mark et des collages faussement easy-listening d’un Daedelus version alt-rap tropicaliste. Et pour ne rien gâcher, ce petit bijou anachronique et barré avec Ceschi sur un titre et David Ramos aux percus est en libre téléchargement sur le Bandcamp du label.