Pilier des soirées Ambient Leeds, l’artiste leodisien nous revient avec un album entièrement enregistré en public à l’occasion de l’une de ces fameuses nuitées.
Première remarque : JD Roberts est un sacré instrumentiste. On n’en doutait pas, mais il est toujours bon de le rappeler. D’une durée légèrement supérieure à la demi-heure, cette live session ravira d’autant plus les inconditionnels de l’universitaire qu’elle propose quatre titres totalement inédits et qu’elle capte la quintessence de l’œuvre de son auteur. Sur Rocky Shore, Roberts revisite les lamentations maritimes de son premier album A Space Beyond tandis que Tangled Brambles et Melancholic Bucolic reprennent les drone birds (signature de l’artiste) pour l’un et les samples ornithologiques pour l’autre d’Electric Birds In Acoustic Trees. Et si Moonlit Ruin rappelle davantage sa dernière livraison, chaque titre possède le même liant, cette ambiance fantomatique aux limites de la dissonance qui évoque tout à la fois les landes du Yorkshire et les châteaux en ruines de Cornouailles. Comme souvent avec Roberts, les références sont davantage à chercher du côté de la littérature et c’est avec une belle acuité que le multi-instrumentiste convoque les mânes d’Arthur Mache, Robert Holdstock ou de Lord Dunsany. Avec beaucoup de maîtrise, Roberts donne à entendre, par sa performance, un art singulier, arrivé à sa pleine maturité et sans nul autre pareil. Car il ressort de ces quatre pièces quelque chose d’envoûtant, qui touche l’âme, non sans laisser poindre, parfois, une note de mélancolie. Ajoutons à cela que l’équilibre précaire qui sous-tend chaque performance live ajoute un charme supplémentaire à l’ensemble et on aura compris qu’avec Sound Sketches, live at the Fenton, Leeds, c’est une nouvelle réussite que signe là JD Roberts.