Six Organs of Admittance - Time is Glass
1. The Mission
2. Hephaestus
3. Slip Away
4. Pilar
5. Theophany Song
6. My Familiar
7. Spinning In A River
8. Summer’s Last Rays
9. New Year’s Song
Sortie le : 26 avril 2024
Time Is Glass, pour une certaine fragilité retrouvée dans la musique de Ben Chasny passée ces dernières années par une phase résolument noisy et saturée voire doomesque aux entournures (au point même qu’on avait osé glisser Hexadic dans notre top... metal 2015) ? Certes, la folk au fingerpicking délicat façon John Fahey, Jack Rose et consorts, Six Organs of Admittance y revenait doucement dès Burning The Threshold en 2017, mais le Californien continuait de lorgner ici et là sur la dissonance, sur un psychédélisme rugueux ou sur un post-rock aux guitares heavy. Or cette fois en effet, exit l’électricité rêche de Companion Rises, plus encore les beats et les riffs discordants de The Veiled Sea et retour au règne des guitares en bois et du chant susurré, via une influence à nouveau prégnante de l’american primitive guitar (cf. Pilar).
Pour autant, loin de ronronner, l’album ne manque pas de chemins de traverse. Ainsi, aux débranchés The Mission, Theophany Song ou encore New Year’s Song tout en spleen des cordes pincées et de cette voix plaintive et languissante vient répondre l’instru drone Hephaestus aux textures opaques et aux basses fréquences caverneuses, un grand écart évoquant forcément l’excellent Seabuckthorn dont le nouvel opus this warm, this late fera l’objet d’une prochaine chronique. Ailleurs, la ballade acoustique Slip Away se pare sans avoir l’air d’y toucher de nappes vaporeuses à la Badalamenti en guise d’orchestration, et My Familiar de quelques effets électroniques discrets, tandis que Spinning In A River termine sa course sur un crescendo saturé contrastant magnifiquement avec sa mélodie épurée de guitare sèche.
Quant à Summer’s Last Rays, puisqu’on ne se refait pas, son fingerpicking tendu est peu à peu phagocyté par d’étranges borborygmes psyché et un synthé basse funeste réminsicent des incursions gothiques de la série Hexadic. Une nouvelle manière de boucler la boucle pour l’Américain aux plus de 25 ans de carrière, dont chaque nouvelle aventure discographique semble désormais se nourrir de toutes les précédentes pour mieux influencer les suivantes.
10 albums chaotiques, 10 albums portés sur le bruit, 10 albums aux ambiances torturées, 10 albums qui valent le détour même s’ils divisent, 10 albums qui montrent enfin qu’il se passe aussi plein de choses dans l’inconfortable et le tonitruant.
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