Ssaphia - The End and Beginning of...
Sortie le : 8 mai 2024
On n’a absolument rien trouvé sur internet concernant Ssaphia, musicien (ou musicienne ?) qui semble livrer du côté du label montréalais Musique Moléculaire son premier enregistrement avec The End and Beginning of..., élégie dark ambient narrative d’une petite trentaine de minutes pour trois longs titres dont le premier, The End of Dignity, commence par sonner le glas au son d’un monologue samplé assez poignant, tiré semble-t-il d’un vieux film français des années 30 adapté de Dostoïevski, source d’inspiration avouée du disque.
Entre harmonies dronesques austères et malaisantes, samples étranges et cordes disonnantes utilisées avec parcimonie, ce titre d’ouverture donne le ton d’un album à la progression subtile, qui transcende son dispositif minimaliste voire lo-fi aux entournures par un véritable souffle cinématographique, jamais ostentatoire mais bel et bien présent, en particulier sur la pièce maîtresse The Beginning of Fate faisant évoluer de concert sur près de 15 minutes nappes magnétiques et boucles samplées (percussions, instrument à vent) pour mieux hypnotiser l’auditeur et lui faire perdre pied dans ces limbes immersives et fantomatiques, tour à tour menaçantes, méditatives et nihilistes, jusqu’à une coda presque opératique évoquant quelque orchestration de musique classique manipulée jusqu’à l’abstraction.
Décrit comme un album sur "la noirceur du destin et le mal que les gens qui s’aiment s’infligent parfois sans le vouloir", The End and Beginning of... est marqué jusque dans son titre du sceau de la fatalité et c’est sur Untimely Remorse que la musique de Ssaphia finit par véritablement s’en imprégner, là encore d’abord par sample interposé, la voix du premier morceau réapparaissant avec le même désespoir avant de laisser place à des harmonies au lyrisme éthéré sur fond de sonorités plus inquiétantes (idiophones, piano désaccordé, effets de guitare psyché), entre ruine de l’âme et abandon aux cieux. Très conseillé !

Ultime classement tardif de ma série de 11 bilans dédiés à l’année 2024 (dont 7 consacrés aux albums, par "genres" plus ou moins aléatoires), cette sélection n’arrive que maintenant pour plusieurs raisons : d’une part, les musiques expérimentales couvrant un large spectre d’un intérêt tout particulier à mes yeux, quelques rattrapages s’imposaient (...)


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