Après deux EPs, Anton Maskeliade sort, avec Subtract The Silence Of Myself, un premier album attendu.

Il faut dire que les pérégrinations musicales du Moscovite lui ont valu, à plusieurs reprises, les honneurs de la presse. Anton Sergeev, de son vrai nom, est l’une des têtes de gondole d’une génération qui utilise les vibrations, à l’aide de ses mains et d’un contrôleur 3D, pour dessiner les contours des paysages musicaux dans lesquels il nous invite.

Forcément, on a tôt fait de se méfier d’une telle présentation. La subtilité et les sentiments ne seront-ils pas sacrifiés sur l’autel de la technique ? Pas du tout. Si le Russe maîtrise clairement son art, cela ne constitue en rien la finalité de sa démarche. Tout juste un moyen.

Subtract The Silence of Myself n’est pas le disque d’une performance. Le mode de composition du Russe n’est d’ailleurs pas si apparent, preuve de sa volonté de privilégier le fond à la forme. Dès Crown, le titre initial, le cadre est posé. Anton Maskeliade nous concocte une pop électronique névrosée, tendance glitch/IDM, lorgnant régulièrement vers l’univers du label Warp (Chabrec, Doors), sans renier quelques passages lors desquels la teinte orientale est plus prégnante, à l’image de Circus qui évoquerait presque Beirut avant que les névroses usuelles ne viennent recentrer le débat.