Le streaming du jour #1652 : Mayforest - ’s/t’

One-man-project d’un artiste partageant sa vie entre Berlin et Szczecin en Pologne, Mayforest propose un premier album homonyme largement inspiré, au moins sur le plan graphique, par les mathématiques.
Outre le symbole de l’infini qui s’affiche sur la pochette de Mayforest, l’appellation des titres s’ancre clairement dans un domaine crypto-scientifique. Ainsi, –––÷––– est une merveille d’ambient épuré, et pourrait constituer une métaphore du sablier qui s’écoule avec son thème répétitif prolongé par des cordes synthétiques. Chacun est ainsi invité à s’interroger sur l’utilisation qu’il fait de ce temps qui lui est imparti.
Plus globalement, Mayforest est un recueil presque philosophique sur l’immortalité, perception que la société capitaliste a tout intérêt à faire émerger dans l’esprit des populations pour mieux les contrôler.
La crainte de l’après, c’est aussi l’impression qui accompagne l’introductif -)(-. De manière très dépouillée, une nappe synthétique étant seulement accompagnée de quelques résonances éphémères, cette plage fait déjà apparaître l’un des principaux questionnements de l’oeuvre. Et si tout était à refaire, de quelle manière nous y emploierions-nous ?
Une atmosphère lugubre hante ce titre qui s’achève, cloches de cathédrales à l’appui, dans un esprit soft-gothique. Si l’on ignore pour quelles raisons, Christian Maiwald semble devoir porter sa croix et l’ambiance qui règne sur ce premier long-format est en permanence plombée par des drones austères.
Et lorsqu’une lueur d’espoir apparaît, comme ce peut être ponctuellement le cas sur un ––(–––––)–– dont les cordes synthétiques évoquent même le Valtari de Sigur Rós, elle ne tarde pas à s’éteindre. Contrairement à certains artistes qui se jouent des émotions ressenties par l’auditeur et prennent un malin plaisir à convoquer une forme d’allégresse pour mieux se diriger vers la tristesse infinie, tout se fait de manière naturelle avec Christian Maiwald.
Certes, l’espoir disparaît mais jamais de manière soudaine, et c’est peut-être ce qui différencie Mayforest de Brian Min, auteur de bandes originales aussi abouties que celles de The Cave et Lighthouse. Tous deux utilisent en effet des textures sonores et un grain proches, mais c’est dans la structure de leurs compositions ambient qu’il convient de les différencier.
Et dans ce registre, Christian Maiwald est sans doute celui qui propose la plus méditative des orientations puisque, de l’apaisement de –––––|||––––– aux effluves néoclassiques en clair-obscur de –∞–––––∞–, tout semble toujours couler de source.


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