CID - Central Organ for the Interests of All Dissidents - Opium EP
1. Seeds of A Plot
2. Down to the Plastic
3. Once A Victim
4. Paradox
5. Dub Intermission
6. Prospective
7. Lady Chin part I
8. Lady Chin part II
Sortie le : 15 novembre 2024
Un coup de téléphone, une voix féminine aux inflexions synthétiques, une offre d’association. Couplée à l’artwork de dingue qui accompagne Opium, l’introduction de Seeds Of A Plot plante le décor en une poignée de secondes et nous plonge dans l’univers si singulier de ce projet fomenté par Black Saturn et Trackscan sous le nom évocateur de CID-Central Organ for the Interests of All Dissidents.
Court album ? Gros EP ? Qu’importe : Opium et ses vingt-six minutes sont de ces disques qui se moquent des contraintes et qui transcendent autant les styles que les frontières. Mieux, ces huit morceaux contiennent en eux les germes d’un univers entier. Dub minimaliste, hip-hop old school, grain lo-fi, les instrus de Trackscan passent à la moulinette guitares et idiophones, jetant des ponts entre Kingston, Shanghaï et Washington D.C. De ce mélange, résulte un background uchronique aux contours délicieusement flous, quelque part entre "Le Samouraï Virtuel" et les polars poisseux des années 50.
Surtout, il n’y a aucun gras dans cet album, aucun titre en trop ; tout est taillé à l’os. Du premier au dernier, tous les morceaux sont bons, courts, entêtants (Lady Chin part I, Seeds Of A Plot), marqués par une vibe vintage qui rappelle le meilleur du hip-hop nineties (Paradox, Once A Victim) et font la part belle aux rythmiques dub (Lady Chin part I encore, Dub Intermission et Prospective). Tout en préservant sa signature vocale, Black Saturn balance un flow d’une précision clinique. En narrateur distancié de cet album concept, le MC américain survole chaque titre de sa présence éthérée. Et rappelle, en quelques punchlines, certaines vérités bien senties ("every asshole was once a victim") ou déclame ce qui s’apparente à une profession de foi ("slow motion is the way I prefer"). Une prestation taille patron.
Arrêtons-nous aussi sur le visuel d’Opium. Aussi saisissant que mystérieux, l’artwork signé Metatektur promet beaucoup. A lui seul, il mériterait l’achat de la superbe édition vinyle produite par l’écurie internationale Low Hop (qui se présente d’ailleurs davantage comme une coopérative musicale que comme un label au sens classique du terme). La bonne nouvelle, c’est que les membres fondateurs du Central Organ for the Interests of All Dissidents relèvent haut la main ce défi et lâchent in extremis un des albums essentiels de 2024.
Assurément, la boutique de Saturn et Trackscan, refuge pour les tous les dissidents musicaux de la planète, est l’une des mieux achalandée de cette fin d’année. Clairement ce que la mondialisation des talents produit de meilleur.
En novembre dernier, Black Saturn, habitué de nos colonnes, revenait en force et en duo pour illuminer de sa classe le plus tristouille des mois de l’année. Opium, album concept de CID-Central Organ for the Interests of All Dissidents (entité dans laquelle Trackscan insufle ses instrumentaux au minimalisme hypnotique), prenait tout le monde par (...)
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