Rythmiques martelées, riffs inquiétants, claviers psyché et hypnotiques, onomatopées en écho... la musique d’Electric Orange semble d’abord inscrite dans les "codes" on ne peut moins balisés d’un revival krautrock fleurissant ces dernières années de l’autre côté de l’Atlantique (Grails), outre-Manche (Bronnt Industries Kapital) ou même en France (Zombie Zombie). Le petit plus ? Ce cachet d’authenticité qui manquait peut-être au projet BEAK> de Geoff Barrow pour dépasser le simple exercice de style, aussi brillant fut-il.

Car les Electric Orange sont allemands, forts de près de 20 ans d’existence et ont l’influence de Can dans le sang comme le démontrera la suite particulièrement hybride et aventureuse de ce Krautrock From Hell, empruntant tour à tour sur 78 minutes parfois un brin décousues mais toujours passionnantes aux arpèges atmosphériques du post-rock (Kunstkopf), à la dynamique pré-apocalyptique du post-metal (la première moitié de Neuronomicon, la seconde étant plus "doomeuse") ou comme le nom de l’album le laissait deviner, aux méandres infernales du dark ambient (Wurmloch). Un petit bémol tout de même, le chant sur Hers, imitation à demi-réussie de Syd Barrett.