Post-rock à l’islandaise avec Lockerbie aux commandes pour ce "streaming du jour". Le jeune quatuor, formé en 2008, nous offre avec Ólgusjór un album certes classique mais on ne peut plus efficace, arrivé à la 27e position de mon bilan de 2011 grâce à une distribution anticipée en Islande. Sa sortie mondiale, prévue le 9 mars prochain, va nous permettre de présenter un peu plus ce groupe prometteur.

Il est vrai qu’associer "post-rock" et "Islande" n’a plus rien d’original tant le genre a trouvé des relais d’une exceptionnelle qualité parmi les artistes de l’île. Et Lockerbie ne déroge pas à cette règle, ni aux autres inhérentes au genre, si ce n’est qu’il ne faut pas s’attendre à de longues échappées sismiques, rares étant les morceaux d’une durée de plus de six minutes.

Ólgusjór n’en demeure pas moins épique, et ce dès Laut qui donne le ton, ou Í Draumi. Ici, comme sur l’ensemble du disque, les guitares savent se faire discrètes pour mieux mettre en valeur des interventions pertinentes, justes et puissantes, et laissent la part belle au piano, omniprésent, dont l’apport mélodique n’est pas négligeable. Les cuivres et cordes viennent enfin soutenir le chant doux et étouffé.
On citera bien sûr Sigur Rós, pour l’ambiance aérienne, mais c’est surtout For A Minor Reflection qui ferait office d’exemple dans la musique de Lockerbie, qui ne se contente pas d’être un pâle reflet de ses pairs.

Pas de longues échappées épiques, certes, mais de belles envolées oniriques rythment cet album - Gengur í Garð en est l’exemple parfait dont l’introduction lyrique se mue en une montée express et sonique où les cordes remplacent les traditionnelles guitares électriques.
C’est évidemment sur Gogoyoko que nous pouvons dores et déjà découvrir le potentiel de Lockerbie, dont le premier album gagne en maturité au fur et à mesure que les morceaux s’enchaînent.