Faute de Teargarden by Kaleidyscope, projet marathonien de quarante-quatre morceaux n’ayant jamais vraiment abouti, Oceania, qui comporte des titres composés pour cette précédente tentative avortée, est donc le septième album des Smashing Pumpkins.

Jeff Schroeder, déjà guitariste sur le décevant Zeitgeist accompagne Billy Corgan, seul membre de la formation initiale encore présent. A leurs côtés, Mike Byrne est désormais derrière les fûts tandis que Nicole Fiorentino officie à la basse. Pour l’anecdote, cette dernière était l’une des deux petites filles présentes sur la pochette de Siamese Dream, ce qu’elle a dans un premier temps caché au leader du groupe de peur que cette donnée ne joue en sa défaveur au moment d’intégrer le line-up du combo de Chicago.

Quant à ce nouvel opus, il n’égale pas - est-ce vraiment une surprise ? - les plus belles heures du groupe. Cet Oceania, audible sur le site de la formation, s’avère néanmoins plaisant voire même parfois inspiré, surtout au regard de son prédécesseur. Il a le mérite de ne pas regarder uniquement dans le rétroviseur, bien que The Celestials puisse avoir quelques relents de Siamese Dream tandis que My Love Is Winter rappelle parfois l’esprit de Machina. En dépit de ces comparaisons, la septième galette des Smashing Pumpkins a le mérite d’explorer de nouvelles émotions (One Diamond, One Heart) sans céder à la facilité de teinter leur musique de sonorités à la mode. N’espérez pas trouver une trace d’électro, ce ne sera pas le cas. En revanche, quelques digressions façon Sonic Youth sont audibles, par exemple sur Oceania.

Billy Corgan annonce cet opus comme le meilleur depuis Mellon Collie And The Infinite Sadness. Il est difficile de le rejoindre à ce sujet. On louera néanmoins l’ambition retrouvée des Smashing Pumpkins. On n’en espérait pas forcément tant...