2 heures pour une vie : un hommage (comme les autres) à Lou Reed sur IRM Radio

Le 27 octobre 2013, au cours d’une séance apaisée de Taï chi dans son domicile verdoyant de Southampton, à l’est de Long Island, Lou Reed est mort. Nous lui consacrons 2 heures, demain de 17h à 19h sur IRM Radio. Un hommage ? Non, un rappel. Comme un écho lointain, une présence diffuse, qu’on diffuse...

Lou Reed est l’une des figures les plus importantes du rock des années 70. Avec Bowie et Iggy Pop, il est ce songwriter qui a su trouver un écho dans le grand public en maintenant une exigence esthétique et créative à la mesure de sa personnalité exaltée.

Issu de l’underground new-yorkais, il a su transcender un quotidien crasseux en beautés réfléchissantes, en joyaux modestes et subversifs, en incandescences impalpables à jamais rougeoyantes. Gamin sale de la rue changé en poète par le franchissement d’un axe, en gagnant le côté sauvage et en nous invitant à l’y rejoindre.

Il s’est intéressé à l’art sous toute ses formes, et savait mener chacun, avec une bienveillance dissimulée, à se l’approprier, en se l’appropriant, en montrant l’exemple, en produisant. En 1967, adoubé par la frange pop de l’art contemporain, il contribue de manière définitive à l’histoire du rock et signe l’hymne d’une jeunesse désabusée, égarée dans la contemplation de sa gueule de bois. C’est The Velvet Underground and Nico. Artiste de l’excès démontrant sa maîtrise du débordement, Lou Reed produit l’un des meilleurs albums de tous les temps en 1973, un album d’une inventivité déconcertante et d’une tristesse sublime. C’est Berlin. Expérimentateur intarissable qui devança tous les futurs alchimistes du larsen, il fait fi de tout compromis en 1975 et compose seul dans un brouillard halluciné un album inécoutable et cultissime, qui donnera un peu de son nom à une branche radicale du rock. C’est Metal Machine Music.

Inutile de tendre à l’exhaustivité. C’est la passion qui parle. La passion n’est pas encyclopédique. Pour les deux heures que nous lui dédions, on a hésité à diffuser Berlin quatre fois de suite entrecoupé d’extraits de Venus in Furs et de Metal Machine Music, passés à l’envers. Finalement, on a fait plus simple : une sélection subjective des meilleurs morceaux, avec quelques digressions. Classique mais toujours efficace, surtout lorsqu’il s’agît de couvrir près de 50 ans de musique...

Parce que l’indépendance caractérise son œuvre, parce que la marginalité est sa source et son objet, parce qu’il est incontournable et surtout, parce qu’on l’adore, nous ne pouvions pas passer à côté de la disparition de cet artiste. Et tant pis si, au final, notre contribution passionnée prend la même forme pompeuse que les hommages lénifiants des médias incultes et condescendants. Après tout, nous ne pouvons qu’émettre des « satellites d’amour ». Qu’est-ce que tu crois que ça fait ? Lou says...


- "Tribute to Lou Reed" - samedi 9 novembre de 17h à 19h sur IRM Radio :


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News - 08.11.2013 par Le Crapaud
 


Les rédacteurs font leurs playlists et rendent hommage à Lou Reed sur IRM Radio

Précurseur du glam, grand-père de l’indie des 90s shoegaze inclus, poète sans concession d’un rock urbain aux multiples facettes qui pavait de velours les caniveaux de la Grosse Pomme, Lou Reed nous quittait il y a tout juste une semaine, réveillant les plumes de tous ceux qui auraient déjà volontiers coulé dans le formol un musicien pourtant prompt à (...)