Le streaming du jour #1194 : Pharmakon - ’Bestial Burden’

Après les poignées de vers grouillant sur un corps juvénile avec Abandon l’an passé, Margaret Chardiet qui accompagnait Swans en tournée le mois dernier dévoile les entrailles d’un mannequin reconverti en étal de boucher sur la pochette de ce second opus pour Sacred Bones. Au programme, pas de changement ou si peu, du lourd, du glauque, de l’asphyxiant, des vociférations de harpie névrotique et une tension de tous les instants, tant dans les pulsations industrielles ou tribales que dans les saturations synthétiques dont elles soutiennent les radiations mortifères et flippantes.
Si les claquements masochistes des beats sont toujours là, les incantations démoniques légèrement théâtralisées mais viscérales en diable du précédent opus ont laissé place sur cette suite à une approche moins chaotique et plus constante dans l’abstraction morbide et lancinante (cf. Intent Or Instinct, digne héritier des cauchemars distordus du Third Eye Foundation des 90s). Composé au sortir d’une lourde opération chirurgicale, l’album semble refléter une angoisse panique de la part de la New-Yorkaise à l’idée de perdre son intégrité physique, de voir son corps lui faire défaut. On se souvient des titres des morceaux du premier album évoquant douleur (Ache), blessures (Crawling On Bruised Knees), défiguration (Pitted) et autres fardeaux à porter (It Hangs Heavy) qui donnent également son nom à ce Bestial Burden, cette fois c’est une respiration haletante d’asthmatique en pleine crise qui ouvre le disque avec Vacuum, cette toux convulsive qui vire à l’étouffement sur Primitive Struggle, la référence du terrifiant Autoimmune aux maladies du même nom où notre propre corps s’autocannibalise ou encore le titre Body Betrays Itself, tout aussi explicite dans ses tourments rageurs sur fond de martèlements martiaux et de nappes malfaisantes :
C’est désormais une évidence, Margaret Chardiet ne va pas bien et cherche davantage à conjurer qu’à invoquer. Et pourtant, si une musique pouvait servir à se scarifier ce serait bien celle-ci, résolument masochiste et haineuse envers soi.
Grand disque, à réserver aux oreilles averties.
En écoute chez Pitchfork.


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