Le streaming du jour #1505 : Daniel Ruane - ’Incandescent’

Présenté comme un EP, Incandescent pourrait tout à fait prétendre au statut de long format. Composé de quatre morceaux qui s’imposent comme autant d’odyssées et s’étendent sur vingt-neuf minutes, cette oeuvre labyrinthique conjugue complexité et accessibilité.
Déjà auteur plus tôt en 2016 d’un The Interpreter sur lequel il remixait les productions d’autres compères du catalogue du label The Silent Howl où il s’est établi depuis 2014, le Mancunien avait aussi réalisé la même année Lakes, un EP aux sonorités abstract distribué par les Angelenos de Proximal Records.
Avec Incandescent, Daniel Ruane durcit la teneur de son propos. Adieu l’urgence de Lakes. Exit l’approche minérale d’arrhythmia, son dernier long format paru fin 2014. L’artiste distille ici des sonorités à tendance dystopique mais jamais totalement pessimistes pour autant.
Dotées de caractères industriels, à l’image d’un Exo plus dépouillé et syncopé que les titres précédents et qui clôt en ce sens l’EP non sans émettre quelques résonances apocalyptiques, les nappes concoctées par le Britannique sont délibérément lugubres. Pour autant, des dizaines de détails électroniques viennent nuancer son propos, que ce soit en approfondissant cette tendance avec des explosions menaçantes en arrière-plan (Incandescent) ou en l’altérant (Amino et ses touches cristallines ou Codon, plus hypnotique, qui évoque Tangerine Dream).
Le dark ambient concocté par l’artiste recèle ce supplément d’âme indéfinissable. Les fulgurances dans la progression de ces titres qui dépassent tous les sept minutes ne sont pas sans évoquer le Yanqui UXO de Godspeed You ! Black Emperor ou plus récemment, le Sv de Nadja. A l’instar de ces disques mémorables, Incandescent admet aussi bien quelques samples vocaux que l’on imagine captés dans le feu de l’action, des field recordings mais aussi, car c’est là l’élément central du disque, ces fameuses nappes lugubres aux arrangements léchés qui parviennent à en augmenter le caractère oppressant.
Il faut du temps pour que la mayonnaise prenne avec ce type de sonorités, mais jamais trop pour que l’hypnotisme ne génère de l’ennui. Daniel Ruane trouve ce savant dosage caractéristique des excellents disques.


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