Le streaming du jour #1821 : God Body Disconnect - ’Sleeper’s Fate’

Un coup de feu. Des sirènes. Une voix dont le spoken word semble être descriptif sans éprouver la moindre émotion, et un filet de pluie en arrière-plan. Dès le Sleeper’s Fate initial, God Body Disconnect ne fait pas de mystère quant à la teneur du propos de ce disque homonyme. Celui-ci sera sombre.
Sombre et, comme son titre l’indique, fataliste. Ou plus précisément, le fatalisme constitue l’une des thématiques majeures de cet enregistrement et chacun pourra se forger sa propre interprétation quant à cette notion. La destinée de l’être humain est-elle de s’auto-détruire ? Un futur plus glorieux peut-il être envisagé ?
Clairement dystopique, Sleeper’s Fate n’est pour autant pas totalement désespéré. Le batteur de formation Bruce Moallem, qui officiait derrière les fûts au début du siècle au sein du combo Dripping, s’est tourné depuis 2016 vers l’enregistrement de sonorités dénuées de rythmique.
Après Dredge Portals, c’est à nouveau une ambient apocalyptique qui est proposée sur Sleeper’s Fate, long-format s’intéressant au parcours d’un homme dans le coma et aux méandres qui entourent son esprit torturé. L’ambiance est délétère et épurée. L’auditeur a le sentiment de s’aventurer dans une ville-fantôme, quelques heures après une catastrophe quelconque.
Le calme après la tempête. Telle est la sensation que les basses lourdes, les guitares éthérées et les field recordings traduisent. Les arrangements peuvent être spirituels (Drowning With God), oniriques (Reservoir Dreamer) ou transcendants (Flesh of a Ghost) pour citer trois des sommets de cet enregistrement regroupant sept compositions s’étalant sur cinq à dix minutes chacune.
Le voyage initiatique de cet homme comateux lui permet de traverser différentes phases, et Bruce Moallem propose d’ailleurs une explication écrite de la trame narrative qu’il a retenue. Celle-ci est clairement dispensable tant il s’avère être un créateur d’ambiances hors pair. La musique se suffit à elle-même, y compris lorsqu’elle évolue dans un registre dark ambient particulièrement minimaliste. L’économie de moyens pour un maximum d’émotion.


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