Une épopée à tiroirs passant majestueusement d’une ambient cosmique à une forme de disco rêveuse teintée de ce rock acoustique fantasque qu’on lui connait si bien, soit plus de 13 minutes de progression mélodique impressionniste et de métaphores relationnelles faisant référence à l’invasion injustifiée de la Baie des Cochons par les Américains en 1961 qui provoquera l’année suivante la crise des missiles de Cuba, voilà ce que nous propose Dan Bejar en ouverture éponyme du nouvel EP de Destroyer à paraître en vinyle 12" demain chez Merge Records.
Enregistré avec John Collins et David Carswell, membres récurrents de ce vrai-faux projet solo, dans leurs studio JC/DC de Vancouver, Bay Of Pigs verra son tracklisting complété par un second morceau de près de 8 minutes celui-ci, intitulé Ravers. Joué sur un synthé analogique et enregistré par le claviériste Ted Bois (Destroyer, Pink Mountaintops), il est décrit par le label comme "une rumination sur les partis politiques, la folie et la souffrance artistique", et constituerait "une approche méditative de la musique classique contemporaine".
Pas de crise d’inspiration donc mais au contraire de quoi réjouir les amateurs de Your Blues (2004) ou ceux qui avaient apprécié le long instrumental ambient en trois parties présent en clôture de l’édition européenne de Destroyer’s Rubies (lire notre chronique), comme en témoigne le fameux Bay Of Pigs offert par Pitchfork entre deux éloges pour une fois mérités.
A noter par ailleurs que les deuxième et troisième opus de Destroyer, City Of Daughters (1998) et Thief (2000), avaient été réédités dans un coffret vinyle en mai dernier par Nominal Records. Des versions remastérisées par l’équipe d’origine (soit Bejar, Collins et Carswell), un remixage en stéréo pour le second et des pochettes retravaillées par leur auteur de l’époque Lester Smolenksi devraient donc enfin rendre justice à ces deux albums méconnus du flamboyant songwriter canadien.
Destroyer sur myspace : www.myspace.com/destroyer