Ramesh Srivastava sur les cendres de Voxtrot

C’est avec une certaine frustration que l’on se remémore Voxtrot, sa série d’EPs parmi les plus prometteurs d’une décennie passée décidément avare en pop élégante et racée, des comparaisons rapidement flatteuses mentionnant en vrac les Smiths, The Left Banke ou Belle & Sebastian, avant que nos espoirs ne s’évaporent dès la sortie en 2007 d’un premier album éponyme trop convenu, frileux et finalement décevant. Et si quelques singles s’en étaient suivis, semblant quelque peu redresser la barre, c’est sans réelle surprise que l’on avait appris le split du combo texan en milieu d’année dernière.

Cette trajectoire, le frontman et fondateur du groupe Ramesh Srivastava tente pourtant de l’inverser en solo avec un premier EP reprenant justement les choses là où le superbe Your Biggest Fan les avait laissées il y a plus de quatre ans déjà, de l’ampleur orchestrale et mélancolique de The King (offert au téléchargement ici) à l’épure lyrique de la ballade instrumentale Recording Heathen Earth toute en cordes poignantes et piano post-classique, en passant par l’électro-pop romantique et feutrée de Romeo (Void).

Enregistré et mixé par Jim Eno, batteur de Spoon, cet EP 1 en écoute sur le site officiel du songwriter à la voix d’or depuis la fin janvier fait ainsi figure d’heureuse surprise et remet toute les chances du côté de Ramesh pour inscrire enfin son nom au panthéon des mélodistes les plus sincères et discrètement ambitieux de la pop, à la suite de ceux d’Arthur Lee, Stuart Murdoch ou Jeff Tweedy.

News - 06.02.2011 par RabbitInYourHeadlights