En attendant son retour aux sphères IDM mâtinées d’indus et de dark ambient de l’excellent Circular Collapse avec un Fulfilled Emptiness qui s’annonce particulièrement insidieux à en juger par son morceau d’ouverture Leave Without Traces, LPF12 nous offre la suite du gargantuesque Whiteout qui l’avait vu s’attaquer en début d’année aux soundscapes électro-ambient oniriques et contemplatifs de ses idoles Tangerine Dream.

De 2h45 de musique, nous sommes passés à "seulement" 1h35, mais aux qualités d’immersion hors-format du premier opus succède une inspiration plus prismatique, chaque morceau développant son univers propre. Ainsi, avant de retourner arpenter les terres gelées et balayées par le blizzard de l’Antarctique, dans la nuit sans fin d’un Signy de 33 minutes partagé entre pur isolationnisme et incursions rythmiques ultra-minimalistes aux beats hypnotiques sur fond de drones inquiétants, l’Allemand ouvre ce Whiteout² sur un Mirny tout aussi ambitieux mais nettement plus kaléidoscopique avec ses pulsations de synthés old school et autres réminiscences post-indus ou même tribal ambient.

Deux titres-fleuves qui doivent leurs noms, tout comme les suivants d’ailleurs, à de véritables stations d’exploration du continent de glace dont LPF12 se plaît d’abord à faire le cadre d’évocations cinématiques à la limite de l’odyssée ambient, laissant le champ libre à ses auditeurs pour imaginer les histoires qui vont avec. Puis, avec l’envoûtant Dome, la musique de Sascha Lemon se fait plus abstraite et scintillante, incarnant la féerie nocturne d’une aurore astrale avant que le néant de la voûte cosmique ne reprenne ses droits, quelques notes de piano mélancoliques venant seules rompre la tension pénétrante du plus succinct Murdo :