Avant de revenir sur l’imaginaire rétro-futuriste de l’Australien Jason Campbell dont la dernière sortie en tant que Stitched Vision entre ferveur radiante des crescendos d’arpèges synthétiques et beauté écrasante des nappes de bruit statique impressionne autant qu’un Tim Hecker qui flirterait avec les arpèges pulsés de la kosmische musik, c’est une autre sortie BLWBCK qui retient notre attention aujourd’hui, confirmation d’une fort belle rentrée pour le label expérimental toulousain.

Croisé dans nos pages il y a tout juste un an pour le fascinant Psychic Hex, Valentin Torres en remet une couche dans cette veine électro-ambient aux recoins anxiogènes, fantasmagorie post-gothique où les distos sont reines. Mais cette fois les rythmiques mutagènes reprennent leur place au premier plan, et le producteur mexicain officiant au sein du trio Maniqui Lazer tout récemment réactivé embrasse à nouveau sans complexe son goût pour le bizarre. Certes, pas de dance punk infernal et incantatoire comme sur le récent Dead Celebration mais à l’image de l’artwork clair-obscur du patron Romain Barbot dont les allures de tumeur géologique donnent parfaitement le ton, la musique de Vampire Slayer joue les funambules entre minéralité hypnotique des beats et circonvolutions organiques des drones et des synthés.

De la drum’n’bass souterraine de Feet Fetish à la techno lynchienne de Darknet ou Unlovable, en passant par le downtempo stellaire et saturé de Breathe ou Brick, les hallucinations décadentes de Downtown 3am ou Heartbreaker, la house déliquescente de Nosebleed ou l’IDM en suspension Yoma, le bien-nommé Makeout Weird oscille ainsi sans discontinuer entre tension déstructurée et contemplation éthérée, questionnement métaphysique d’un dancefloor dégénéré où l’abstraction du rêve se frotte aux délires enfiévrés du bad trip. Attention, les têtes vont tourner !