PIGS - Wronger

C’est aussi la rentrée pour le label Solar Flare Records. Une rentrée qui commence très fort avec la sortie du second album du trio noise de Brooklyn : Pigs.

1. A Great Blight
2. The Life In Pink
3. Bet It All On Black
4. Amateur Hour In Dick City
5. Mope
6. Wrap It Up
7. Mouth Dump
8. Make Sure To Forget
9. Bug Boy
10. Wronger
11. Donnybrook

date de sortie : 02-10-2015 Label : Solar Flare

Pour les novices, Pigs c’est le projet noise-rock de Dave Curran (Unsane, ex-Player’s Club), Andrew Schneider (producteur et ingénieur pour Cave-In, Converge, Made Out Of Babies, Keelhaul, Pelican, Big Business, etc.) et Jim Paradise (ex-Player’s Club lui aussi)… en toute simplicité. Un casting qui devrait suffire à convaincre de l’absolue nécessité d’a minima jeter une oreille à ce Wronger affûté.

Pour faire court et efficace : les gaziers de Pigs font naturellement dans la noise tendue typique de NYC. Violent et épais, Wronger se veut juste moins sombre et introspectif que les dernières productions d’Unsane. D’ailleurs, à bien y regarder, les deux formations ne sont plus si gémellaires : certes, on retrouve cette même massivité prototypique chez les uns et les autres mais en dehors de celle-ci, les enclaves aérées sont bien plus nombreuses chez Pigs que chez Unsane qui sonne donc de manière beaucoup plus monolithique. De la même façon, alors qu’il faut vraiment gratter l’armure plombée de ces derniers pour identifier les mélodies, celles-ci se retrouvent propulsées sur les devants chez les premiers (Life In Pink par exemple). Dit comme ça, on pourrait croire que tout cela n’est qu’une affaire de détail mais à l’écoute de Wronger, nul doute qu’il n’en est rien : jamais Unsane ne pourrait/voudrait sortir un disque comme celui-ci.

Pigs nous offre certes un album majoritairement gavé de guitares épileptiques, aux détours labyrinthiques et aux rythmiques reptiliennes mais le trio s’autorise également des moments presque décontractés où l’exaspération maladive et la rage malsaine ne sont plus forcément de mise : Mouth Dump s’en va ainsi explorer les méandres du Bayou – ça reste légèrement malsain mais c’est tout de même moins rageux – alors qu’un titre comme Bet It On All Black sonne bien plus carré que méchant par exemple. Cela n’empêche nullement Wronger de s’achever en apothéose sur le morceau éponyme parfaitement apocalyptique et sulfurique et dans ces moments-là, l’inclination atavique de Pigs pour Unsane n’est jamais loin. Quelques autres déflagrations larvées comme Donnybrook, Mope, Make Sure To Forget, voire Bug Boy (hurlé par Julie Christmas) viennent corroborer ce penchant naturel. De là sans doute le crâne gris de la pochette : sous la peau de Pigs, le même squelette qu’Unsane. En revanche, un troisième œil et des lasers multicolores qui, eux, n’appartiennent qu’à lui.

Simple et brutal, Wronger est chargé de riffs encrassés et de basses poisseuses. Un album qui se prend juste comme une bonne raclée au coin d’une rue et nous laisse, étourdi, la tête dans la bile et le sang. Pas complètement mort mais bien diminué.

Quoi qu’il en soit, on respire encore.

Chroniques - 04.10.2015 par leoluce, nono
 

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