2016 : 50 albums hip-hop et trucs dans le genre (pt. 2/2)

Voici une sélection toute subjective (je m’appelle Spoutnik, je suis majeur et sain d’esprit, je crois) de mes 50 albums de l’année (la première partie se trouvant ici). L’affaire a été très difficile, peut-être encore plus que les années passées tellement j’ai aimé et découvert d’albums tout au long de cette année. 50 albums donc, tout ça est millésimé 2016 bien sûr et à très haute teneur hip-hop (de qualité, je l’espère), avec pas mal de découvertes (je l’espère aussi), quelques grands noms et des réussites en nombre. L’idée étant de faire découvrir, ou plutôt d’essayer de faire découvrir et humblement d’ouvrir les horizons. Z’êtes chauds ? Moi oui, alors c’est parti pour cette première partie (mes 12 beat-tapes de l’année étant ici, mon rap français ici et mes EPs là).


25. A Tribe Called Quest - We Got It from Here… Thank You 4 Your Service

Le 22 mars 2016, Phife Dawg nous quittait, ATCQ n’était plus une entité éternelle, mon adolescence les avait déifiés mais la réalité était plus forte... Et puis durant le mois d’octobre, Q-Tip lâcha cette lettre avec cette date, le 11 novembre 2016, les trois A Tribe Called Quest (ou 4 avec Jarobi) allaient revenir et niquer cette réalité dégueulasse ! ATCQ plus fort que la mort, ATCQ plus fort que tout ! Finalement We Got It from Here… Thank You 4 Your Service sortit et dès les 30 premières secondes de The Space Program, le truc était gagné, plus aucune objectivité n’était possible puisque ATCQ, c’est de la magie, juste de la magie ! Alors 25ème ou 1er de mon classement, rien à foutre, je le sais maintenant, ATCQ est éternel !


24. Third Sight – Orchids & Corpses

Même si le retour des trois Californiens a été un peu décevant avec IV (mais tout est relatif, hein !), il y a eu Orchids & Corpses juste avant et là, c’est une toute autre catégorie ! Alors oui, je vous entends déjà dire : "oui, mais c’est une compilation !", effectivement, mais une compilation de 23 pistes inédites et puis je fais ce que je veux surtout que les Company Flow de la côte Ouest nous la font classieuse !


23. Sign One – Bottom Dollar

Première chose à faire, tu cliques directement et délicatement sur Grown Raps et tu comprendras la puissance du truc ! Sign One a lâché une bombe cette année et Bottom Dollar déflagre encore dans mes oreilles ! L’emcee/producteur d’Orlando, pionnier du Nerd Rap dans les années 2000, a ici une idée toutes les 10 secondes ce qui fait de son Bottom Dollar une singularité jubilatoire comme on en croise peu, l’affaire navigue du coté d’Anticon d’avant, de Buck65 d’avant et d’un minimalisme paléo-industriel épaissi par des beats complexes qui tabassent, pas mal de bruits et un flow sec parfaitement maîtrisé. Grand !


22. Run the Jewels - Run the Jewels 3

Autant le premier RTJ m’avait paru évident, autant le second m’avait paru putassier à l’excès, alors quand ce troisième volet est arrivé par surprise, je n’en attendais pas grand chose... Et pourtant, miracle de Noël ou tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, bref en attendant, ce Run the Jewels 3 est excellent ! Killer Mike et El-P ont bien rectifié le tir, toujours fait de rap "moderne", toujours calibré pour faire bouger les foules, ce RTJ3 tabasse méchamment mais se veut plus chirurgical que gras. Le mastodonte dandine de l’arrière-train avec grâce !


21. Ear Dr.Umz the MetroGnome - Hear To Heal

Hear To Heal porte bien son nom, il soigne, il lave les oreilles et quand c’est le beatmaker de Seattle Ear Dr.Umz the MetroGnome qui vous le prescrit, on en prend une double dose ! A la manière des mixtapes d’antan, le docteur a invité du monde et du beau, Moka Only, Myka9, El Da Senseï, Sach, une collection d’emcees adorateurs du cool ! Boom bap canal historique et maîtrise stylistique, Hear To Heal s’écoute en bougeant la tête le sourire aux lèvres !


20. Ultra Magnus & DJ Slam – Magnus Opus

Depuis The Raw l’année d’avant et le pied de dingue qu’on avait pris dessus, on attendait le retour d’Ultra Magnus et DJ Slam, on le rêvait, on le voulait et le voilà ! Verdict : les Canadiens lâchent encore une pépite, archi-réussi, bonnard comme c’est pas permis et ultra-varié, boom-bap, trap, dancehall, nippon, canadien bien sûr, esthétique ou rigolard, et puis gavé d’hommages, à Ol’ Dirty Bastard, à A Tribe Called Quest, à Outkast, à Biggie Smalls, Magnus Opus pullule de références, c’est la magie du truc et c’est pour ça qu’on aime le rap indé et le crew Backburner !


19. Chester Watson – Past Cloaks

Il y a deux ans, Tin Wooki avait été un choc car à tout juste 17 ans, Chester Watson avait placé la barre bien haut mais en 2016, Past Cloaks le dépasse encore ! Le hip-hop du Floridien est cool, il flotte hypnotiquement entre le glauque et l’aérien, entre la rue et le ciel, la preuve avec cette "compilation" où Chester Watson nous montre tout ce que le gars est capable de faire à coups de flow monolithique et de productions chaudes et mystérieuses !


18. Ras G & The Koreatown Oddity – 5 Chuckles 2

L’année d’avant, Ras G et The Koreatown Oddity avaient sorti un premier 5 Chuckles sous le manteau, le truc était passé complètement inaperçu et pourtant il était excellent. En 2016, le génie touche-à-tout de l’abstract cool et le rappeur au masque de loup (écoutez aussi Ghetto Galactic, il est dedans) ont remis le couvert et le résultat est grand ! Très West Coast underground, gavé de samples et de beats tous impeccables, DIY, expérimental et singulier, mais putain de cool ! En plus, y’a Open Mike Eagle et Zeroh dessus, underground West Coast, je vous dis !


17. 7 Arm’d Labyrinth – Medicine Cabinet

7 Arm’d Labyrinth, c’est l’emcee/beatmaker 7’Rinth aka Zen Studentz et 2016 aura été son année, pour preuve : je vous ai déjà parlé du gars, de sa clique de malades et de son Amaterasuz Orphan dans mon classement des EPs. Sur Medicine Cabinet, Anubis Dohji, Menes The Pharaoh, Sea/Swordz, Sleep Sinatra sont là aussi, le boom-bap y est glacial, oppressant, chargé et radical, le rendu est lo-fi par volonté et pourtant on sent la classe folle du Zen Studentz derrière ! Est-ce que 2017 sera aussi riche ? Je ne sais pas, en tout cas, l’année commence avec Wakizashi Jabberwockyz, son duo avec Anubis Dohji !


16. Elucid – Save Yourself

Elucid est une des meilleures choses qui soient arrivées au hip-hop actuel, sa posture droite fait du bien dans un rap jeu en mal de figures stables montrant la route à suivre vers l’authenticité. Car ici il est bien question authenticité, Save Yourself est brut, le hip-hop du New-Yorkais est comme ça, il ne fait pas semblant. Minimal et inventif, dark et oppressant, puissant et ensorcelant, froid et urbain, Elucid navigue constamment sur le fil du rasoir avec d’un côté le chaos et de l’autre l’austérité d’un hip-hop intello. Oui mais voilà, avec la classe du gars, on peut tout se permettre et la présence de Billy Woods et Willie Green ne font que rehausser le plaisir !


15. Lord Rao + Cupp Cave + Herrmutt Lobby – Woof

Lord Rao, c’est l’emcee anglais Kashmere du duo Strange_U (dont le retour s’annonce bouillant), Herrmutt Lobby et Cupp Cave quant à eux sont belges et pratiquent le beatmaking aussi bien que l’activisme musical. Tout ce beau monde s’est bien trouvé et a pondu un Woof ou plutôt une agression flagrante et jouissive entre futurisme, glitcherie et héritage des anciens, El-P et Kool Keith en tête. A grands coups de beats massifs à la Death Grips, d’electro-chip, de synthés lourds, de sons 8-bits, l’album est servi avec le flow psychédélique plein de morgue et d’élégance d’un Lord Rao en forme olympique !


14. Mathias Kruse & Brenky – Eustress / Wormhole

Eustress / Wormhole est un merveilleux diptyque d’EPs pour le duo hollando-californien formé de Mathias Kruse au micro et de Brenky à la production. Diptyque car Eustress sonne plus mélancolique et douloureux que Wormhole, peut-être grâce à l’utilisation magique de samples slow-down jazz. Mais diptyque avec comme constantes les beats suaves et inventifs, les ambiances divines et apaisées, ce downtempo limite jazzy lounge (ça n’est pas sale) de Brenky qui contrebalance le flow monocorde un peu à la Ka de Mathias Kruse. Le résultat est immersif à souhait !


13. Mongrels – Attack The Monolith

Attack The Monolith est une longue histoire puisqu’il aura fallu pas moins de 10 ans pour qu’il voie le jour ! Les deux Anglais des Mongrels (Kid Acne au micro et à la bombe de peinture et Benjamin derrière) ont pris leur temps, mais ça valait bien le coup d’attendre ! Comme sur
.​.​.​In The Pop Wilderness, l’affaire est un véritable kaléidoscope sonore fait de flows assez dingues, bien old-school (ça sent bon les Beastie Boys) et d’un petit coté Sleaford Mods aussi avec même Lord Rao dessus, Attack The Monolith lorgne du coté du lo-fi à la production mais avec une excentricité et une dinguerie qui font les grands albums !


12. Zeroh – Tinnitus (mais aussi 0 Emissions 1, 2, 3, 4 et 5)

2016 aura été l’année de Zeroh  ! De son immense série de 0 Emissions à son Holy Smoke avec Jeremiah Jae, le Californien aura maintenu un rythme qualitativement soutenu assez incroyable d’une pépite par mois depuis juin ! Que des trucs dingues et comme il ne faut en garder qu’un, j’ai choisi Tinnitus, pourquoi ? Car c’est peut-être bien le plus barré de la série ! Matraquage brut, chamanisme urbain, vaste chantier sonore, beats tordus ou scientifiques, flows hantés ou malades, Captain Murphy, bizarreries schizophréniques, cacophonie, bruit blanc, lo-fi, drogue, chef d’œuvre ou gros merdier, à vous de juger : Tinnitus est une singularité de plus dans l’univers de Zeroh, un voyage dans un des plus brillants esprits du hip-hop moderne, il suffit d’écouter Faith ou Nindo et de les réécouter pour essayer de comprendre, puis de laisser tomber et les remettre pour le plaisir…


11. Jalal Salaam & Ewonee – Past Lives

Past Lives est une transcendance. Chaque titre est une expérience dans un style très Stones Throw version Madlib, Flying Lotus ou plutôt Captain Murphy (encore !), ouais juste ça, la crème de la crème quoi ! Ewonee claque des beats et des ambiances de haute altitude et à haute valeur ajoutée pendant que Jalal Salaam navigue son flow entre le up et le down-piché et la fusion des deux fonctionne incroyablement bien ! Il y a des inventions sonores toutes les 10 secondes tout le long des 21 morceaux à tiroirs de ce Past Lives finalement complètement intemporel, 21 pastilles mentholées ou vitriolées comme autant de vignettes transcendantales. Entre leçon d’hypnotisme, apocalyptisme, constructivisme et sonorités anarchiques ou dociles, l’album propose un vaste voyage illuminé dans un univers fait de tracks hallucinées et hallucinantes. Du grand art, du hip-hop moderne et réfléchi comme on en écoute peu et quand on tombe dessus, on bouge la tête en souriant !


10. The Mason & SlumLord – Poetic Pilgrimage

Encore un album dont le titre n’est pas galvaudé, The Mason au micro et SlumLord au beatmaking ne font pas de publicité mensongère, le pèlerinage poétique est bien là ! Les deux croyants effectuent un voyage vers le lieu de dévotion absolu de l’underground du début des années 90, vers l’endroit tenu pour sacré selon la religion hip-hop contenant une communication directe avec la divinité "flow". Les deux pèlerins ont fait vœu de pureté et de pauvreté : l’album est artisanal, DIY jusqu’au bout des pistes. Boom-bap lourd et emceeing convaincu, Poetic Pilgrimage est une ode à l’orthodoxie originelle du rap, il est donc nécessaire en 2016 et par conséquent, il en devient indispensable.


9. The Difference Machine – The 4th Side of the Eternal Triangle

Dans la section instrumentale, je vous avais parlé de Dr. Conspiracy et de son énorme Nuclear Musticism qui était juste ma beat-tape de l’année, revoilà l’Américain cette fois-ci embarqué dans une aventure collective au sein des The Difference Machine. Le crew d’Atlanta lâche un album massif mélangeant boom-bap à la main, futurisme, psychédélisme et rock indé à la sauce Sole & The Skyrider Band, une sorte de pont entre Def Jux et Anticon, un truc original, puissant, passionnant, trans-genre et une extraordinaire réussite !


8. War Church – Gunship Diplomacy

Amateurs de hip-hop puissant, féroce, passionné, en colère, intelligent, agressif et politique, ce truc est pour vous et vous allez peut-être même me remercier ! Il est pour vous et il est pour moi parce que franchement c’est une putain de claque ! War Church, c’est Skech 185, emcee/agitateur chicagoan de son état et Analogue Tape Dispenser, beatmaker de talent (écoutez Music to Feel Like Sh_t to.). Les deux ensemble viennent de se réunir pour un Gunship Diplomacy mastodontesque ! Le flow technique et athlétique de Skech 185, sorte de spoken word bombastic à la puissance imposante la mitraillette en bandoulière est un truc à écouter une fois dans sa vie, vraiment ! Et encore s’il n’y avait que ça, le gars choppe tout l’espace sonore et claque des textes denses et sombres comme on en entend peu, et par dessus toute cette épaisseur lyrique, comme si ça ne suffisait pas, Analogue Tape Dispenser sort un travail de dingue. Des productions denses et parfaites ou plus envolées mais toujours en symbiose avec les rafales de balles que balance Skech 185 ! Le résultat est ambitieux, sauvage et complexe, peut-être déroutant car indomptable, mais bordel que c’est bon !


7. Genghis Khan – Her Absence Is My AntiChrist

Dès le premier titre, The Embryo, l’emcee/producteur pose incroyablement le truc et dès Decay, on comprend qu’on n’est pas là pour rigoler, la suite est monstrueuse, martiale et grandiose. Les ambiances expérimentales assez horrorcore archi-personnelles, sortes de diamants couverts de crasse, vous feront dresser les cheveux sur la tête de peur et les poils des bras de plaisir ! Et puis, cette présence féminine discrète qui plane sur certaines pistes, comme un fantôme, rehausse encore le truc et lui donne ce petit supplément d’âme, résultat : on en redemande !

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6. Scallops Hotel – Too Much Of Life Is Mood

Sous le blase de Scallops Hotel, c’est l’excellent Milo qui se cache et comme un classement hip-hop sans le petit génie du hip-hop est impossible, voici son Too Much Of Life Is Mood  ! Une tape faite de lo-fi et de magie, une cassette sortie sous le manteau, du mystère, de la bizarrerie, Milo rehausse encore son cloud-rap abstract et intelligent avec cette pépite. Son hip-hop ambient alambiqué est toujours terriblement accrocheur et son style nerd-rap expérimental ne fait plus peur ! Le truc est maintenant assumé et complètement mûri, Milo fait du rap post-doctoral pour tous et on applaudit des deux mains !


5. Menes The Pharaoh & Sorcery Orchestra – Galaxy Cloak

Menes The Pharaoh et Sorcery Orchestra auront ponctué mon année musicale de pépites. Au sein de Ostrich Breath ou avec 7’Rinth, les deux ont enfilé les perles et au moment de faire les comptes, c’est logique de les trouver tout en haut ! Les deux ensemble, c’est juste de la dynamite et Galaxy Cloak est implacable ! Les productions froides à la RZA lo-fi de Sorcery Orchestra enrobent le flow malade puissamment proto-ragga de Menes The Pharaoh et le résultat entre nostalgie boom-bap et futurisme est un truc à se désarticuler les membres ! En gros si tu ne bouges pas la tête, c’est que t’as une minerve !


4. Ka – Honor Killed the Samurai

Il suffit d’un petit coup d’œil en arrière pour se rendre compte que la discographie de Ka est grande, jugez : Grief Pedigree en 2012, suivi par The Night’s Gambit, puis 1200 B.C. et Days With Dr. Yen Lo avec l’excellent Preservation à la production l’année dernière. L’emcee de l’East Brooklyn ne m’a jamais déçu et encore une fois avec son Honor Killed the Samurai, il touche de près le chef d’œuvre stylistique ! Ici, Ka, en véritable maitre artisan du hip-hop, assure aussi bien la production que le micro, et comme d’habitude mais quand le rendu est excellent, je ne vois toujours pas où est le problème, c’est gagné, les ambiances sont belles, minimales et cinématographiques, tous les degrés du sombre sont exploités pour un résultat hypnotique et néoréaliste comme seul le New-Yorkais et son flow monolithique en ont le secret !


3. Ed Scissor & Lamplighter – Tell Them It’s Winter

Après plusieurs écoutes attentives de cette tuerie, j’ai encore deux questions dont je n’ai pas les réponses : est-ce que High Focus Records est le plus grand label actuel ? On me dit dans l’oreillette que oui et je crois que je suis d’accord ! Et puis est-ce que je n’aurais pas là avec ce Tell Them It’s Winter un de mes albums de l’année ? Oui, carrément, oui, car le choc esthétique a été immense ! La mélancolie d’Ed Scissor, son spoken word parfait, organique et poignant, l’extraordinaire taf de Lamplighter à la production, délicate, simple, parfaite, lugubre et brillante en même temps, comme la lumière qu’on voit au bout d’un tunnel de down-tempo… Et puis il y a des chefs d’oeuvre : Week, The Dust Don’t Lay, Detours et finalement toutes les pistes du truc en vrai ! Vous savez ce qu’il vous reste à faire ? Tu cliques en dessous, tu t’en prends une belle dans la face et tu verras, tu en redemanderas encore et encore !


2. Jeremiah Jae – A Cold Night

Toutes les sorties signées Jeremiah Jae sont des petits événements qui secouent le microcosme mondial du hip-hop underground, pourquoi ? Car toutes les sorties estampillées Jeremiah Jae sont des merveilles ! Alors oui, cette année le gars s’est fait un peu plus discret, mais voilà il a quand même lâché coup sur coup trois concentrés de créativité, trois petits chefs d’œuvre : JP Moregun avec PDBY, Holy Smoke avec Zeroh et ce A Cold Night justement ! L’album se veut comme une "ode" dont le thème et le ton sont sa ville, Chicago. On est dans le froid, dans la glace, dans la noirceur, aussi bien du côté des sublimes productions que du flow monocorde de Jeremiah Jae, mais je ne sais pas, il y a une petite lueur d’espoir sur chaque piste, un truc lumineux, une flamme dans la nuit éternelle qui fait de A Cold Night une singularité énigmatique et crépusculaire mais éclairée par une lune brillante. Immense !


1. Boxguts – Hot Bref Boy Volume 4 : Ignorance Is Dis

Boxguts tout en haut ! Boxguts, 5 étoiles ! 5 étoiles, car 5 albums et à chaque fois, des claques pas croyables : Trippin Down Melody Lane avec Scvtter Brvin Blunt Forced Trauma avec Yokes, Fossil In The Brothel avec Ebbineeza, STD-Free Androida Hoe 2 avec Beatahoe et donc ce Hot Bref Boy Volume 4 : Ignorance Is Dis en forme de résumé de ce que le New-Yorkais est capable de faire ! Avec HBBV4, y’a toujours ce putain de flow qu’on a vénèré toute l’année et même si la collection de producteurs peut faire peur (même si les noms font envie), il se dégage une quantité de tueries assez dingue : 23 titres et rien à jeter ! D’une homogénéité rare alors que 12 beatmakers sont présents et mieux, les marqueurs typiques du Boxguts sont tous là. Juste pour vous faire saliver : Salamander ou On Some Shit et vous comprendrez pourquoi je compare le travail du gars de Brooklyn avec celui de Company Flow, Create or Die ou Mirrored Room et vous comprendrez pourquoi je parle souvent de paléo-futurisme avec l’emcee. Bref Boxguts prouve qu’il est énorme, peut-être le meilleur rappeur de sa génération et Hot Bref Boy Volume 4 : Ignorance Is Dis est démesurément à sa taille !




Articles - 14.01.2017 par Spoutnik