Dug Yuck & Babelfishh - Cold Labor
1. botched intro
2. the nicest knife
3. whole team gassed
4. 90 U.N.L.V.
5. shut it down
6. decent on paper (feat. Edison)
7. polar nails
8. carve cove
9. no christ
10. Mich for mayor
11. just do what it do
12. abe cooth (featuring evak)
Sortie le : 24 mars 2023
Quand un barbu de Cleveland adepte d’un spoken word ultra lofi qui le voit parfois rapper sur des boucles noise ou black metal retrouve, 13 ans après leur collaboration commune avec Oskar Ohlson, un autre barbu de Houston celui-là (via Washington), et porté sur un beatmaking ultra lofi dont le hip-hop se nourrit justement de noise ou de metal (cf. l’immense Coma Worthy de 2021), ça donne un mini-album bizarrement un peu moins lofi bien qu’"à peine mixé" dixit les intéressés, tous deux membres du collectif VI.VI.VII né des cendres du label britannique Decorative Stamp, mais tout de même bien saturé aux entournures et plombé par des atmosphères particulièrement délétères qui ne manqueront pas d’emballer les nostalgiques de ce dernier (on pense au James P. Honey d’avant le virage folk des Buriers, ainsi qu’à Edison et à Evak bien sûr, qui font une apparition sur l’album de même que Tenshun dont on vous parle souvent) ou du précurseur canadien Sixtoo.
Croisés sur le déjà bien crépusculaire Yellow House de Papervehicle un peu plus tôt dans l’année (le crew d’Edison justement) dont l’indie rap aux accents folk trône toujours sur mon podium hip-hop de ce cru 2023, les deux Américains se font encore plus minimalistes ici, encore moins accueillants et pourtant, avec son boom bap funeste et désossé (the nicest knife, 90 U.N.L.V., Mich for mayor) ou dissonant et malaisant (shut it down, carve cove), et ses courants de conscience habités sur fond de boucles tantôt neurasthéniques (whole team gassed, decent on paper, abe cooth) ou abrasives (no christ, just do what it do), Cold Labor laisse une trace étrangement indélébile, dialoguant avec un mal-être primal qui le rend absolument magnétique de bout en bout, pour les amateurs du genre du moins.
Un grand disque d’anti-rap pour tous ceux qui comme nous ne peuvent plus saquer le mainstream en 2023.
24 EPs commentés et mis en avant mais un total de 50 mentionnés et classés (dont une trentaine déjà chroniqués dans l’année), il n’en fallait pas moins pour rendre justice au format court, qui décidément ne reçoit pas assez d’amour de la part de nos confrères.
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