On ne va pas vous faire subir le détail de l’actu de Justin Palmieri depuis notre présentation fin mars de son projet solo i AM esper, qui permet à ce misanthrope avoué d’échapper à la réalité au fil d’évocations instrumentales le plus souvent crépusculaires, à la croisée du dark ambient et du drone doom.

Il suffira ainsi aux amateurs compulsifs de jeter un coup d’œil ici pour mesurer avec une exhaustivité toute relative l’ampleur ce qu’ils ont éventuellement laissé passer cette année du côté du New Jersey, mais comme on ne peut de toute façon pas tout écouter, Bandcamp nous permettra déjà un premier tri relatif aux albums disponibles en libre écoute.

L’occasion donc - en attendant l’EP Explosion Of The Red Giant bientôt offert au téléchargement ("une seule longue piste froide et abrasive de drone ambient spatial" nous prévient-on), un certain The Ghosts Of The Fallen Trees, Awaken The Living au titre évocateur prévu dans le courant du mois chez Dark Whispers Records et outre les disques déjà cités précédemment - de passer par toute la gamme des tonalités qu’affectionne le patron du label Salamander Lane : du très sombre avec le bien-nommé She Haunts Me dont les basses oppressantes nous guident dans les tréfonds des catacombes d’une vieille bâtisse abandonnée jusqu’à un déluge final aux allures d’éboulement souterrain :

... mais aussi du quasi solaire avec le plus zen Aura Of Self aux méditations éthérées :

... et même tout récemment un certain Black Radar dont l’ambient plus impressionniste et délicate que massive cette fois joue avec nos nerfs en tirant d’une guitare à effets d’inquiétantes sonorités percussives ou venteuses.

Ajoutons à cela deux grands disques de guitares à combustion lente, soit l’EP My Withering Life beau comme du Noveller ou presque, et le solennel Glowing Valleys qui vient de frôler une mention d’excellence dans mon bilan ambient de 2011 :

... un split claustrophobique et glacial comme le cosmos avec l’impressionnant Hongrois Prosektor, lui-même auteur cette année chez Dark Whispers de deux petits chef-d’œuvres de dark ambient avec les flippants Clinical Death : Way To Hell et Mental Illness  :

... ou dans une veine plus inspirée du black metal cher à l’Américain, les deux volets de Slow Death (ici et là) avec un autre Hongrois du nom d’Anonymus aux lents cris gutturaux d’orc à l’agonie, et vous aurez de quoi vous faire peur pour les longues nuits de l’hiver à venir.