A ne pas confondre avec l’IDM atmosphérique du beatmaker allemand Architect (moitié du duo éléctro-indus Haujobb), A.M. Architect cherche la poésie dans le chaos ambiant, pour ne pas dire ambient tant la musique des deux Texans sous l’évidence cotonneuse de ses beats syncopés n’est qu’entrelacs nébuleux de textures digitalisées et d’instruments manipulés jusqu’au vertige émotionnel.

Piano électrique, basse et guitare quasi impressionnistes dans leur flot de reverb’ scintillante et de disto psyché se mêlent ainsi aux rythmiques glitch-hop et aux échantillons de voix soul passées au crible des loops hypnotiques et autres effets éthérés, pour tendre vers une sorte d’abstraction onirique dont les éléments devenus impalpables ne font plus qu’effleurer les sens et raviver les images du passé, au risque de brouiller tous les repères de l’auditeur voire de le fatiguer en cas de première écoute distraite.

Néanmoins, comme l’indique le titre de ce nouvel EP, des structures aussi mouvantes soient-elles finissent par émerger et à l’instar d’un Teebs le duo de San Antonio parvient à imposer ses mélodies évanescentes et cristallines à la paresse de nos synapses, révélant sous ce foisonnement brumeux un véritable kaléidoscope de couleurs pastel et d’effluves nostalgiques :