Takaakira "Taka" Goto - Classical Punk and Echoes Under The Beauty

1. Delicate Madness
2. Isolation
3. Till The Night Comes
4. Muse
5. Silence of Eden
6. Emptiness Corridor
7. Uka - Tenshi no Ibuki

2015 - Pelagic Records

Sortie le : 27 avril 2015

Takaakira "Taka" Goto

L’an passé, Mono réalisait un joli coup double en publiant The Last Dawn et Rays of Darkness, diptyque aux allures de retour en forme.

Quelques mois plus tard, le guitariste et compositeur principal du quatuor japonais publie pour la première fois un disque sous son propre nom.

Si c’est en réduisant l’utilisation des cordes que Mono retrouvait une forme de sincérité et d’efficacité, Takaakira "Taka" Goto choisit, un an plus tard, de nous prendre à contre-pied. En effet, sur Classical Punk and Echoes Under The Beauty, les cordes hésitent en permanence entre rudesse et délicatesse. Elles sont en tout cas omniprésentes.

La démarche artistique pourrait sembler paradoxale. Après s’être enfoncé avec Mono dans un post-rock traditionnel teinté de cordes allant jusqu’à l’auto-caricature, la relance que constituait le diptyque de 2014 ne serait-elle qu’une parenthèse ? Renouer avec ces cordes atmosphériques ne laisserait pas forcément augurer le meilleur.

La vérité est en réalité plus complexe que cela, Classical Punk and Echoes Under The Beauty ayant été composé en 2003 par un Taka Goto alors près du sommet de son art.

A l’époque, Mono n’était actif, discographiquement parlant, que depuis trois ans. Trop tôt pour s’échapper en solo. Le Tokyoïte a donc mis de côté ces morceaux au point de les oublier, et de les publier en l’état - en les re-masterisant, cependant - treize ans plus tard.

Les titres qui composent ce disque ont une dimension orchestrale évidente. Inspirés par le Breaking The Waves de Lars Von Trier, ils évoquent logiquement un univers passionnel et la délicatesse des arrangements de cordes semble être le pendant d’une interrogation autour des corps en mouvement et de l’(in)aptitude qui en découle.

A l’instar du Mono dont on s’était éloigné, on craint la surenchère de grandiloquence au début de Delicate Madness. Une sensation qui restera ponctuelle. Les sept titres oscillent entre transitions moins remarquées mais surtout, à l’instar des sommets que sont Silence of Eden et Till The Night Comes, atmosphères profondes et captivantes desquelles se dégage en toute authenticité une confusion des sentiments.

Si le Taka Goto des années 2010 semble avoir trouvé la solution pour renouer avec l’ingéniosité en s’affranchissant des cordes, il n’en reste pas moins que sa facette la plus intéressante - celle du milieu des années 2000 - excellait dans ce registre. On le (re)découvre ici avec plaisir.


( Elnorton )



Disques - 25.03.2015 par nono
 

Voir la vidéo Takaakira Takaakira "Taka" Goto - Delicate Madness