Martin Jenkins est du genre productif. Prowler est ainsi son dixième disque depuis 2010, soit le début de son activité sous l’alias Pye Corner Audio.

Nous avions déjà eu l’occasion de parler de l’artiste en 2012, après la sortie de Sleep Games, son troisième opus. Forcément, il serait tentant de dire que le Britannique a parcouru du chemin entre-temps. En vérité, nous n’avons pas pu découvrir l’intégralité des six sorties intercalées entre les deux albums évoqués.

Qu’importe. Dans les sonorités proposées par l’artiste, il y a à la fois une véritable continuité caractérisée par l’influence de Boards of Canada et les nombreux contrepieds intentionnels, mais également une évolution certaine, perceptible dans l’atténuation de l’intensité des ambiances technoïdes qui évoquent un intérêt pour la science-fiction.

Capable de surprendre avec des atmosphères menaçantes (Decade Counter), ou de proposer un relatif apaisement (Morning, qui semble sortir d’une bande originale réalisée par Trent Reznor et Atticus Ross), Pye Corner Audio propose un album plus concis que par le passé – quarante minutes – évitant ainsi le sentiment de redite tout en ne dénaturant pas la force et la puissance de compositions situées aux confins de l’IDM et de la space music.