2015 chez Lloyd_cf : partie 2 - ...10 singles + 5 autres disques

Suite et fin du bilan de l’année 2015 par Lloyd_cf, on y retrouvera dix singles non issus d’albums et cinq autres titres pour boucler cette année décidément riche en surprises musicales.

Dans une première partie que vous pouvez retrouver par ici, je m’étais attelé à choisir 25 albums de pop-rock au sens le plus strict (oui, je suis bien celui qui bougonne dans son coin quand on tente de mettre tout et n’importe quoi sous cette étiquette...), poursuivons le bilan de ce qu’on vous a présenté cette année sur la page Facebook du Mag avec tout ce qui ne rentrait pas dans les cases (et pourtant on a essayé de forcer, hein.)


Tout d’abord, dix singles à retenir, ceux qu’on ne trouvait pas sur des albums. Parce que de nos jours, à l’ère du numérique, il est de plus en plus courant de délivrer les titres au compte-gouttes, voire sous la forme de EPs, et que l’album n’est plus nécessairement le format roi, voici quelques pépites qui auraient mérité le top mais n’étaient pas sur album.


1. Pixx A way to say goodbye

Nouvelle signature 4AD, Hannah Rodgers, jeune prodige britannique, mérite largement d’ouvrir le bal avec sa pop sensuelle et relativement inclassable, aux confins du trip-hop, disponible pour l’instant uniquement en vinyle sur le magnifique EP Fall In dont aucun des quatre titres ne s’avère de qualité inférieure à celui-ci. Un grand début.


2. Radiohead Spectre

Difficile de passer sous silence ce nouveau titre offert par la bande à Thom Yorke. Les arrangements de cordes y sont absolument fabuleux. Dire qu’on leur a refusé pour le générique de Bond pour mettre à la place... quoi ? Sam Smith et Adele ? Rââh, monde de merde.


3. Fable Fragile

Débuter sa carrière par un EP (en vinyle uniquement encore une fois... ça devient une habitude) écrit, produit et joué par Archive, ça impose le respect. Mais bon, même en live et sans lesdits Archive en backing band, ça le fait, alors...


4. Haelos Earth Not Above

On aurait pu penser le trip-hop pur et dur, celui de Bristol, qu’on avait tant aimé en son temps, mort et enterré. Il n’en est apparemment rien et ce trio londonien nous le rappelle avec brio sur un EP brillant et accompagné de somptueuses vidéos.


5. Lia Pamina Como Es

On change radicalement d’ambiance avec Lia Pamina, de la clique Elefant Records, qui, une fois n’est pas coutume, a sorti avec le 45 tours How Come I (oui, oui, en vinyle aussi), un titre électro-pop digne de la grande époque de Saint Etienne, qu’on préférera même en version originale espagnole. Sachant qu’elle prépare un album avec Joe Moore de The Yearning, on en reparlera sûrement plus sérieusement en 2016, mais dans un tout autre style.


6. KAEB There’s No One

On ne s’étendra pas plus dessus, d’autres que moi en ont déjà parlé ailleurs, mais, quelle claque ! Cette collaboration avec JonWayne est parfaite.


7. Mammút Blood Burst

Pour leur premier EP en anglais, Mammút, probablement un des meilleurs groupes islandais du moment, ont frappé très fort. Le fait qu’ils écoutent tous des musiques différentes et n’en parlent jamais entre eux car leurs goûts musicaux sont incompatibles explique peut-être l’originalité de leur pop-rock atypique. La personnalité et la voix incroyable de Katrina font le reste. On a rarement vu chanteuse aussi habitée depuis... Björk peut-être ?


8. Sharon Von Etten I don’t want to let you down

Pas de surprise pour le nouvel EP sorti cette année, mais, bon sang, qu’est-ce que c’est beau ! Un poil plus enjoué que d’habitude, peut-être... Compositions au petit poil, arrangements nickel... bref, un grand cru.


9. Axolotes Mexicanos Interestelar

Pur mix improbable de pop kawaii et de punk minimaliste en espagnol, le mini album des Axolotes Mexicanos (sur magnifique vinyle blanc de 10 pouces, oui, ces choses existent encore...) réussit à se montrer varié sur la longueur et plutôt bien ficelé. Une bien bonne surprise.


10. Garbage The Chemicals

Un seul nouveau titre cette année pour la bande à Shirley Manson, mais lequel ! Garbage n’ont pas l’intention de faiblir, il faut croire... à l’instar de leur tournée marathon pour l’anniversaire de Queer tout au long de l’année.


Ensuite, cinq disques absolument pas pop-rock, quoiqu’en disent certains, parce que bien trop sombres pour être classés dans cette catégorie plutôt joyeuse d’habitude.


1. Julien Baker Sprained Ankle

La plus grande surprise de l’année. Sortie de nulle part, cette toute jeune chanteuse qui semble avoir vécu un million de vies toutes plus glauques les unes que les autres nous en fait le tour par le menu sur autant de chansons toutes simples et quasiment sans refrains, comme autant de vignettes minimalistes (c’est un album solo stricto-senso, Julien, sa guitare, un piano et des pédales d’effet) qui glacent le sang. On y parle de drogue, de mal-être, de mort, d’hôpital, d’alcoolisme, de relations foirées, etc. etc. Le disque le plus triste de l’année et un des tous meilleurs. A rapprocher de Nicole Dollanganger, mais sans la voix de petite fille.


2. Anna von Hausswolff The Miraculous

Alors là, on entre dans le domaine beaucoup plus sombre et beaucoup plus gothique de la chanteuse suédoise, tout autant inspirée par le death metal scandinave (on a vu la dame avec un t-shirt de Burzum, un jour, quand même...) que par le chant lyrique, aux rythmiques de plomb que ne renieraient pas les Swans. Sublime.


3. Weyes Blood Cardamom Times EP

Ces dernières années, les artistes de folk nous ont prouvé qu’ils pouvaient être de redoutables corbacks. Comme par exemple Natalie Mering, qui oscille sans cesse entre folk traditionnelle et élégies funèbres, comme sur son dernier EP d’une splendeur de ténèbres sans pareille.


4. Chelsea Wolfe Abyss

Contrairement à ce que pourraient penser certains collègues, je me refuse à admettre que Chelsea Wolfe entre dans la pop. Ou alors ce serait supposer que l’humanité a sombré du côté obscur et que la fin du monde est proche*. Le nouvel album est encore plus gras, plus glauque et plus sombre que les précédents et lorgne plus d’une fois du côté de la musique industrielle. Et ce n’est que du bonheur.


5. Destruction Unit Negative Feedback Transistor

Tant de sauvagerie, de nihilisme et de bruit sur un seul album, c’est presque trop. Mais qu’est-ce que c’est bon...


Et voilà, je crois avoir fait le tour de mon année, vous pouvez retrouver la playlist complète en cliquant sur ce lien, bonne écoute et surtout, bonne année 2016 !

* Allez, avant de se quitter, en bonus, la fin du monde en version Cola Jet Set, et ça fait même pas peur.


Articles - 02.01.2016 par lloyd_cf