Katel - Point Ephémère (Paris)
le 15/02/2007
Katel - Point Ephémère (Paris)
De nombreux concerts dont les premières parties de Yann Tiersen ainsi qu’un EP plus que réussi ( Raides A La Ville ) ont fait de Katel ma révélation de l’année 2006. Sa musique, brute et poétique, sait conquérir les coeurs que ce soit sur disque ou sur scène.
Et c’est avec plaisir que je retournais la voir ce soir. En attendant, une surprise portant le nom de Gablé nous a agréablement fait patienter. Ce trio, originaire de Caen rappelle beaucoup de groupes mais ne ressemble à rien. Véritable melting-pot innocemment drôle, ou drôlement innocent, au choix, ils nous ont livré des morceaux, folk-noisy, electronica ou encore abstrackt hip hop..., d’une durée souvent inférieure à deux minutes et interprétés de façon très originale, rajoutant un intérêt visuel à leur musique.
La soirée s’annonçait donc très bien... et la suite s’avèra être au-delà de mes attentes. Katel arrive accompagnée de Charles-Antoine et Julien (membre du groupe Di-Ankh) et Nicolas. Dès lors, on peut s’attendre à découvrir ses chansons sous un angle nouveau. Et Quel Animal Vit, en ouverture, le confirme bien. Il est transcendé pas les accompagnements rythmiques. Le ton est donné. Il paraît loin le temps où, seule avec sa guitare, Katel avait attiré mon attention, notamment avec une version intimiste de Carapace qui aujourd’hui prend une nouvelle dimension. La batterie martèle tel un métronome. Et si parfois, le tempo s’appaise, il n’en est rien de l’intensité émotionnelle, durant quelques magnifiques chansons. Raides A La Ville, Tigres En Papier, déjà présentes sur le disque, mais aussi L’Oiseau Rare ou encore Charnelle. Ces deux dernières, découvertes en concert, m’avaient déjà laissé un souvenir impérissable. Touchantes, douces, presque fragiles, que ce soit dans les textes ou dans la musique, elle sont tout simplement belles. A partir de là, elles viennent s’ancrer profondément dans les coeurs qui les chantent parfois pour aimer ou pour avoir trop aimé.
A côté, le rock rageur résonne d’autant plus. Le Voyage Impossible habite littéralement les musiciens. One Day et Châtiments, aux textes incisifs et tellement d’acutalité ne font que confirmer les talents de songwritter de Katel. Et La Vieille, par exemple, démontre ses capacités soniques. Les "ballades" ne viennent donc en aucun cas casser le rythme effréné de ce concert très riche. Riche en nouvelles versions, riche en nouvelles chansons, riche en surprise. Et quelle surprise ! Certes, je savais qu’elle faisait désormais une reprise en concert, mais j’ignorais laquelle... D’ailleurs, plus qu’une reprise, il s’agit plutôt d’une réappropriation déconcertante qui révèle toute la richesse de sa voix. L’une des plus belles que j’ai pu entendre. Maîtrisée et expressive, elle est soutenue par une orchestration sans faille, personnelle et puissante. Il ne s’agit donc pas d’une banale imitation, d’ailleurs, la version originale est inimitable. Human Behaviour de Björk par Katel fut majestueux, d’autant qu’avec cet arrangement il s’est marié à la perfection à son univers. Le public est conquis et les problèmes techniques n’y feront rien.
C’est sous des applaudissements largement mérités que Katel revient sur scène et nous charme pour la dernière fois de la soirée avec notamment, une chanson en anglais et une à la guitare sèche. Mais la fin approche irrémédiablement et bien sûr, ce concert a semblé trop court. Heureusement, on peut la retrouver dans de nombreuses salles de France (et de Suisse) en tête d’affiche ou en première partie pour le plaisir de nos oreilles.
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