Le streaming du jour #1869 : Lina Tullgren - ’Won’

Après l’EP Wishlist en 2016, l’Américaine Lina Tullgren livrait l’an dernier un premier long-format hanté par un parcours que l’on imagine semé d’embûches, dont elle nous dévoile d’ailleurs quelques bribes dans ce recueil autobiographique.
L’isolement et le délaissement semblent jalonner l’écoute de Won, la native du Maine évoquant tantôt l’absence parentale sur la ballade dépouillée à la guitare Face Off ou le sentiment de ne plus pouvoir compter sur personne à la sortie de l’adolescence sur Fate, autre titre downtempo sur lequel un orgue discret laisse planer un point de suspension permanent.
Lina Tullgren s’est entourée de quatre musiciens jouant aussi bien de l’orgue, de la batterie, du piano, de la flûte ou des guitares additionnelles, tandis qu’elle se charge de la partie principale à la six cordes et de parties vocales souvent désarmantes et chargées d’un soupçon de cette candeur raffinée qui fait le sel des enregistrements post-adolescents.
Au-delà des ballades sus-nommées, l’Américaine évolue dans un registre lo-fi. Sur Red Dawn, une guitare acoustique à l’accordage douteux supplante des boucles dark oppressantes tandis que la voix claire de la chanteuse ramène un caractère désabusé à cet ensemble déroutant qui, bon an mal an, se tient parfaitement autour de paroles espérant trouver un réconfort ("I should stop believing in pain"). La résilience comme objectif ? Peut-être.
Mais tout n’est pas si simple et les vieux démons resurgissent rapidement. Sur Get Lost, le rock lo-fi aux nappes mélancoliques n’est pas sans rappeler l’univers d’Alex G, autre bricoleur de sonorités électriques chargées de spleen.
Avec dix titres concis qui forment un ensemble cohérent, malgré une étrange pochette traduisant l’absence de quête d’une hypothétique hype, la partie est assurément gagnée pour l’Américaine sur ce Won : elle attire l’attention et ne la relâche que sur les dernières secondes du disque. Comme si elle délivrait volontairement un auditeur qu’elle savait sous son joug.


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