Projet musical autant qu’artistique, Ogino dévoile sa nouvelle palette sonore avec la sortie de son second album Lueurs. Le trio clermontois propose un répertoire post-rock et math-rock aussi joyeux qu’introspectif avec une sensibilité qui lui est propre.

Loin des tumultes propres aux influences qu’elle revendique, la formation vogue avec subtilité mais détermination dans les méandres de son registre. Lueurs rassemble ainsi de longues compositions qui malgré de puissantes montées et de douces accalmies gardent une certaine régularité fort agréable. L’écoute se veut ainsi plus contemplative qu’agitée, malgré quelques déliriums maîtrisés (Janvier). Cette ubiquité relative trouve ses fondements dans les inspirations acoustiques de la formation. Ogino exploite ainsi avec génie les sonorités d’une contrebasse, appuyées par quelques percussions, apportant à son album une solennité jazz remarquable. C’est sur cet instrument que repose l’enthousiasme de Lueurs, nourri par la technicité d’une guitare électrique et d’une batterie frappante. L’ensemble s’apprécie par ailleurs par sa production efficace, elle-même valorisée par un format original, les boîtiers de chaque CD de l’album constituant une des huit cent pièces d’un tableau réalisé en acrylique sur bois.

Avec Lueurs, Ogino s’élève ainsi en véritable œuvre d’art.