Formé sur les contours de la Côte d’Azur, Bilal peaufine depuis six ans ses créations math-rock que l’on imagine joyeuses étant donné ses origines méditerranéennes. Un préjugé vite démenti à l’écoute du premier album éponyme du quatuor.

Adepte des riffs asymétriques, Bilal dépense son énergie à travers des compositions certes enjouées mais finalement maîtrisées. A l’inverse de références comme Totorro, le groupe ralentit le tempo et démontre son élégance à simplifier les figures de style habituelles à son registre. L’album vacille ainsi à travers de multiples harmonies de guitares exprimées par des retenues rythmiques plus solennelles qu’impétueuses. C’est dans les bases du rock progressif que Bilal démontre un travail d’orfèvrerie valorisé par d’autres influences plus actuelles. La formation s’évade ainsi en fin de set sur des sonorités électroniques et acoustiques pour créer une ballade poétique évoquant Radiohead. Une dernière folie dansante s’empare de la bande pour une conclusion… finalement rattrapée par une gravité aérienne également décisive.

Derrière l’évidence de ses influences mathématiques, Bilal propose un premier album étonnant par son imbroglio.