Damu The Fudgemunk - Peace of Action
1. Matriarch
2. Sparks
3. Stone Carving
4. Le Grand
5. Between Black & Green
6. The Education
7. Dot Matrix
8. Heir Born
9. Isaac’s Divine Image of Joy
Sortie le : 22 novembre 2024
La "Peace of Action" du titre, c’est à n’en pas douter la virtuosité tranquille avec laquelle Damu The Fudgemunk délivre les instrus aux discrètes velléités polyrythmiques (Isaac’s Divine Image of Joy) de ce nouvel opus dont le groove confondant de naturel, jusque dans ses moments les plus dynamiques (The Education), est décidément devenu une marque de fabrique pour cet adepte des sonorités organiques à l’ancienne. 7 ans après le brillant et DJ-Shadow-esque Vignettes, son dernier véritable album solo en date, le beatmaker de Washington perd en audace hors-format et en atmosphères singulières ce qu’il gagne en fluidité et en luxuriance, usant ici comme sur l’excellent Conversation Peace de samples de library music de la compagnie KPM (prisée des programmes de télévision depuis les années 60 autant que des diggers devant l’éternel tels que Madlib et feu J Dilla), le rap des fidèles comparses Insight et Raw Poetic en moins.
Enregistré entre Londres, au QG de KPM, Berlin et Washington, Peace of Action reprend ainsi côté artwork les même agencements visuels et le même code couleurs que l’album susnommé (de même que Blockhead notamment qui s’était lui aussi prêté à l’exercice pour le label Def Pressé avec le chouette Luminous Rubble au printemps dernier) avec par ailleurs cette particularité, une fois de plus, d’indiquer précisément la provenance des samples. Earl Davis de son vrai nom y manie comme souvent avec vélocité percussions boisées, idiophones, scratches atypiques et claviers cristallins (Matriarch) sur fond de beats plus midtempo, télescopant guitares et synthés (Sparks) entre deux incursions jazzy ou caribéennes (Between Black & Green, Heir Born) jusqu’à toucher à une forme de psychédélisme assez atemporelle (Stone Carving), voire parfois de rétrofuturisme (Le Grand, ou Dot Matrix avec ses étranges gimmicks synthétiques d’une autre dimension), avec un équilibre idéal entre abstraction et mélodies. Autant dire que toute résistance s’avère futile devant ce petit classique en puissance, que l’on soit amateur de black music vintage ou de métissages plus contemporains.
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