Après les 21 minutes très austères (un peu trop ?) de l’EP Machinations en janvier puis les deux chouettes impros électro texturées de durées inégales, début février, d’un JAM II (aka la suite de ce petit bijou) que l’on aurait au contraire souhaité plus étoffé, le Britannique Chris Weeks avait déjà attaqué l’année avec deux de ses trois principaux projets. Manquait donc à l’appel Myheadisaballoon, incarnation psyché-pop planante et déglinguée, et probablement son alias délaissé depuis le plus longtemps... enfin pas trop quand même, 2022 (cf. #36 ici), et encore il y avait eu entretemps les 8 minutes brillantes de ce titre orphelin à l’imparable groove downtempo saturé pour nous faire patienter.

Une absence que vint donc combler le jour de la Saint Valentin l’EP LOVE IS A UFO qui nous occupe ici, avec la particularité de le retrouver produit... par Kingbastard, schizophrénie quand tu nous tiens. Au programme, de l’onirisme carillonnant tout en distos extraterrestres et en beats syncopés (LUV), du glitch-hop fracturé tout aussi rêveur mais plus libertaire voire chaotique aux entournures (UFO, qui fait remonter des souvenirs de nos regrettés Two Left Ears, remarquables représentants du genre sous nos horizons dans les 10s) et psychédélisme façon Primal Scream du caveau, abrasif mais ascensionnel et béat comme du Madchester de la belle époque (MMI), avec effectivement cette patte Kingbastard bitcrushée qui apporte à l’ensemble une spontanéité bienvenue.

Malheureusement, et c’est bien là le seul défaut de ce LOVE IS A UFO dont la pochette évoque la contreculture SF des BD ricaines des années 60, 8 minutes c’est extrêmement court et frustrant. Toutefois Chris Weeks a pensé à tout puisqu’on a droit en bonus sorti deux semaines plus tard à un nouveau morceau de Myheadisaballoon (en "solo" cette fois), un Chance ! plus lascif et robotique mais tout à fait dans la continuité en termes d’atmosphère et de sonorités malmenées, qui n’aurait pas dépareillé sur l’EP et le rallonge donc de 50% pour nous autres qui restions sur notre faim. Banco !