Ramson Badbonez - White Rabbit

1. Nothing Stops Him (Intro)
2. Hijack
3. The Great Voir la vidéo Ramson Badbonez - The Great
4. More 4 Less (feat. Smellington Piff & Jazz T)
5. Dirt Road
6. Rabbit Hole (feat. mysdiggi)
7. Stolen Scrolls
8. Try Not To Judge (feat. Verbz)
9. Upside Down (feat. Tex & Cymarshall Law)
10. Loop Holes
11. Soul Searching (feat. Phoenix Da Icefire)
12. Can’t Give Up
13. Strike (feat. The Four Owls)
14. Wondaland Part. 2 (feat. Jazz T)

2025 - High Focus

Sortie le : 27 mars 2025

L’underground UK fait de vieux os

Actif depuis une grosse quinzaine d’années dans le rap d’outre-Manche à rebours des tendances, Ramson Badbonez c’est un peu la facette débraillée du label High Focus, qui l’accueille régulièrement depuis 2013 et pour lequel le bonhomme signe ici son septième long format, trois ans après un Fusion remarqué dans nos pages pour son tubesque morceau-titre aux cuivres martiaux.

Si l’opus précédent bénéficiait notamment des productions de Chemo, beatmaker récurrent pour Jam Baxter sur le même label et auteur récemment en tant que Telemachus de ce petit bijou aux instrus ethno-psyché, le Britannique est tout autant capable de briller aux manettes de ses propres sorties, cf. l’excellent Lead By Example de 2021, plus boom bap et jazzy. Pourtant, c’est à un autre stakhanoviste touche-à-tout du hip-hop UK que Barrington Paul a choisi de confier la mise en son de White Rabbit et bien lui en a pris : parfois un chouia répétitif en solo, Leaf Dog, frérot du talentueux Illinformed, signe ici un parfait écrin tout en samples élégants et en beats punchy et sans chichi pour le flow à la fois cool et électrisant du MC.

Alternant choeurs mélancoliques (Hijack, ou Strike avec les Four Owls du patron Fliptrix) et emphase cuivrée (The Great, Soul Searching), oraison funèbre aux scratches virtuoses (More 4 Less, avec un feat. nasillard comme on aime du très bon Smellington Piff) et incursions guitaristiques frontales et efficaces à défaut d’être originales (Dirt Road, Rabbit Hole), ambiances baroques de soundtracks 60s (Stolen Scrolls) et samples soul ou jazz (Try Not To Judge, Loop Holes, Can’t Give Up), l’album ne fait jamais de sur-place et monte même plutôt en puissance, terminant sa course sur un sommet de spleen proprement désarmant (Wondaland Part. 2).

On se retiendra de parler d’usine à tubes du fait d’une paire de temps faibles après la fabuleuse triplette faisant suite à l’intro du disque, mais le fait est que l’on a bien du mal à lâcher ce nouvel opus pour autant bien moins inégal que son prédécesseur, concentré de pur plaisir où énergie et atmosphère le disputent au savoir-faire. Un must !


( RabbitInYourHeadlights )




Disques - 27.03.2025 par RabbitInYourHeadlights
 


On a rongé 2022 : 2 x 22 morceaux (par Rabbit)

Aucun exercice n’est plus difficile, pour moi, que de résumer en quelques poignées de titres les deux ou trois (voire quatre ?) centaines d’excellents nouveaux albums et EPs découverts en l’espace d’une année. Alors quand certains disques pas forcément incontournables s’invitent à la fête eux aussi avec un single remarquable (cf. ici Gwenno ou Danger (...)