Venus - The Red Room

Printemps 2007, les astronomes émerveillent le public en annonçant la découverte d’une nouvelle planète. Été 2007, je pleure toujours la disparition de Venus.

1. Here and Now
2. Everybody wants to be loved
3. Love and loss
4. Mother’s voice
5. Underwater
6. Everything that rises must converge
7. Red Room
8. Add stars to the sky
9. Who the fuck gave you this invitation ?
10. Northern cross
11. I spoke to soon
12. Poison
13. Unknow

date de sortie : 14-04-2006 Label : Tôt Ou Tard

D’un côté on a donc une découverte astronomique, une "terrebis" qui porte un peu plus l’espoir de découvrir un jour une vie extra-terrestre sinon un refuge loin de notre terre qui souffre. De l’autre, on a appris le 28 février 2007 avec émotion que Marc A. Huyghens mettait un terme à 10 ans de carrière passée au sein de Venus, le laissant lui et ses compères libres de partir vers de nouveaux horizons. L’écoute de ce disque était déjà particulièrement difficile, mais cette annonce l’a rendue d’autant plus douloureuse. Déjà qu’à sa sortie l’année dernière, il s’en est manqué de peu pour que je publie une chronique sur cet album mais parfois on choisit de refouler certaines émotions, certains propos. Là, rien à faire, il faut expulser ce trop plein de larmes qui entoure The Red Room .

D’emblée disons-le, cet album n’est pas exempt de défauts. C’est semble-t-il le dernier album de Venus, et ça fait mal quand on a tant aimé ce groupe. Certains morceaux sont bien trop sombres alors qu’on aurait aimé une lumineuse explosion à l’heure ou l’un de nos groupes belges fétiches tire sa révérence. Alors pourquoi écouter cet opus qui marque la fin d’une carrière éblouissante ?

Pour Spoke To Soon tout d’abord qui se partage entre la douceur et la douleur, la mélancolie et les regrets. Je ne compte plus mes larmes versées à l’écoute de ce morceau.
Pour Poison également, qui dit bien ce que l’on pense : « on le sait, on a besoin de temps pour se comprendre ». Et moi, j’aurais aimé partager avec Venus des discussions enflammées autour de ce morceau que j’imagine comme un rituel, une prière étrangère pour les amours difficiles.
Pour Everything That Rises Must Converge, un titre dans la plus pure tradition de ce qu’on connait du groupe. Car autant il est courant de nos jours de croiser les violons dans la musique que l’on aime, autant chez Venus et son violoniste Christian Schreurs l’approche de l’instrument a toujours été bien plus novatrice et bien plus rock. L’instrument respire, souffle, halète sur ce morceau court et dynamique. Un peu plus loin Who The Fuck Give You The Invitation ? nous montre aussi avec une production à la Head (PJ Harvey ...) la force brute du groupe.

Voilà, les scientifiques peuvent trouver autant de planètes qu’ils veulent, la seule et unique qui m’a apporté à ce jour autant d’émotion est celle musicale de Venus. Pas un de leurs disques ne m’a laissé de marbre. Le charisme de Marc A Huyghens que je n’ai croisé qu’une seule fois en concert reste pour moi un souvenir impérissable. Je me souviens clairement avoir eu peur de sa présence sur scène, tout autant qu’il m’était impossible de me détourner de son regard perçant qui semblait dire au public : "Tenez, prenez ça dans vos sens et n’oubliez jamais !". Venus aurait pu laisser une grande empreinte sur Terre, il a préféré ne marquer que les quelques coeurs qui l’auront croisé. Bienvenue au pays des coeurs brisés.

Chroniques - 19.08.2007 par indie
 


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