Editors tout en confiance

Retour sur notre interview de juin 2007 alors que le groupe est en pleine tournée, et à partir du 5 avril 2008 en France.

Le second opus de Editors vient tout juste de sortir et la rédaction a voulu en savoir plus sur ce groupe qui confirme tout le bien qu’on pensait de lui. Chris Urbanowicz (guitares) répond à nos questions et vous donne rendez-vous aux Eurockéennes et aux Solidays dans quelques jours.


Indierockmag - The Back Room, malgré les accents glorieux de Bullets par exemple, est un album plutôt funèbre et dépressif. Avez-vous été étonnés de son succès public ?

- Editors - Nous avons été surpris par son succès mais pas parce qu’il s’agit d’un album dépressif. Nous pensons que c’est un album optimiste qui traite de sujets sombres. La raison pour laquelle il a si bien marché est qu’il a touché la corde sensible des gens et les a rendus heureux.

- On parle du "toujours difficile second album". Avez-vous trouvé que l’écriture de An End Has A Start a été plus dure que pour The Back Room ? Avez-vous ressenti la pression de l’attente du public ?

- Pour être honnêtes, cet album a probablement été plus facile à enregistrer que le précédent uniquement parce que nous sommes devenus des musiciens plus accomplis et confiants. J’ai entendu dire que le troisième album était considéré comme difficile également mais nous n’avons subi aucune pression de la part de notre label quant à la vente éventuelle de x exemplaires. Ils voulaient juste qu’on sorte ce qu’on avait au fond de nos cœurs et qu’on soit ambitieux et j’ai senti que nous n’avions aucune limite.

- Ce nouvel album a pour titre An End Has A Start, en référence à l’une de ses chansons. Pourquoi ce morceau et non un autre ? Reflète-t-il mieux le contenu de ce nouvel album ? Si oui, en quoi ?

- Le thème de la mort est omniprésent sur le disque. L’album n’a pas reçu ce nom à cause d’une quelconque importance de la chanson mais parce que ce titre semblait adéquat. Il semblait résumer tout ce qu’on voulait dire sur l’album.

- Affirmer que "Une Fin a Un Début" (An End Has A Start), est-ce un moyen pour vous de faire un deuil ? Ou est-ce une pensée philosophique ou métaphysique qui anime Editors ?

- Notre méthode d’écriture est sibylline et remplie de métaphores. L’album dans son intégralité est une manière d’exprimer une contemplation de la mort de la maladie. C’est pour cette raison qu’il porte ce titre.

- Sur le premier single extrait de l’album, Smokers Outside The Hospital Doors, votre musique semble tout de même pointer vers l’éclaircie. Avez-vous privilégié l’espoir sur ce nouvel album, comme son titre An End Has A Start pourrait également le laisser penser ? Si oui, est-ce le reflet d’un changement dans votre façon de voir la vie, et donc la mort ?

- La moitié des journalistes qui nous ont interviewé depuis la nuit dernière ont suggéré que cet album était plus sombre que le précédent et quelques-uns ont dit qu’il était plus optimiste. La vérité, c’est qu’il contient ces deux éléments. Smokers en est un bon exemple car elle convoie une imagerie maladive mais qui est entrelacée avec quelque chose de très glorieux.

- Well Worn Hand termine cet album de façon originale : le morceaux est joué avec un piano et une guitare. Comment est venue l’idée de cette interprétation minimaliste ?

- Jacknife Lee nous a encouragés à mettre beaucoup d’instruments sur le disque pour lui donner grandeur et emphase alors c’était sympa que le baiser de bonne nuit de celui-ci soit une chanson en une prise, dénudée, qui capturait un moment que Tom et moi avions partagé en studio. Je me souviens être retourné au studio après la première prise et il y avait un silence étrange. Nous savions alors que nous n’aurions pas besoin d’en enregistrer une autre.

- Vous reconnaissez-vous dans ce mouvement généralisé de retour vers le post-punk et la cold wave que l’on connaît depuis quelques années ? Appréciez-vous certains des groupes qui y sont rattachés ?

- On ne se reconnaît pas dans un mouvement et on ne l’a jamais été et ne l’avons même jamais voulu. Il n’y a pas de mouvement dans la musique qu’on fait. Les mouvements, c’est pour les gamins de 14 ans qui veulent faire partie d’un gang. Ça ne nous intéresse pas.

- Et vous-mêmes, par quels artistes de cette période post-punk vous sentez-vous plus particulièrement influencés ?

- J’ai toujours aimé Echo & The Bunnymen. Ils essaient toujours de faire de la musique intéressante.

- Plus généralement, écoutez-vous beaucoup de musique ?

- Bien sûr. On est des fans de musique. C’est notre art et notre boulot. J’ai beaucoup écouté LCD Soundsytem et aussi The National, The Locust, Lightning Bolt, MSTRKRFT et Metric.

- Pensez-vous déjà au troisième album ou sentez-vous le besoin de digérer cet opus ?

- On n’a pas besoin de penser à un nouvel album pour les 18 mois à venir. On est encore en plein dans le nouveau et on veut juste se concentrer sur l’interprétation des nouveaux morceaux sur scène.

- Le 30 juin vous participez au Festival des Eurockéennes à Belfort et le 6 juillet au Festival Solidays à Paris. Vos morceaux plutôt intimistes sont-ils prêts à affronter un public de festivals, de masse, ou allez-vous les jouer différemment de l’album ?

- C’est impossible de recréer le son exact de l’enregistrement en live et je ne crois pas que les gens voudraient entendre ça, de toute façon. Il est important que nos spectacles soient très différents de notre album. On a gagné une bonne réputation de groupe de scène. On y est généralement plus agressifs et plus puissants.

- Si vous deviez comparer An End Has A Start à The Back Room ? Quels sont pour vous les points communs et les différences entre ces deux albums ?

- D’abord, et c’est probablement ce qu’il y a de plus important, ils sonnent tous les deux comme des albums des Editors. On a enfin trouvé plus qu’une identité avec ce disque. Il y a plus d’emphase sur le nouvel album. Il est également plus dynamique. Il a ses passages lents, rapides, épiques et dance / électroniques. C’est un disque que je découvre encore même après tout ce temps. J’oublie souvent des passages et des sons et les redécouvre plus tard. Ça prouve juste qu’il est très intéressant.

Site Officiel : www.editorsofficial.com


Interviews - 26.06.2007 par JohnSteed, lloyd_cf, pix, RabbitInYourHeadlights


Toute fin a un début pour Editors

Dans de ses derniers propos, Tom Smith, le chanteur d’Editors, précisait que le deuxième album reprendrait les choses là où The Back Room les avait laissées. Ceci explique peut être le choix du titre du deuxième album du groupe An End Has A Start dont la sortie est prévue le 25 juin prochain. Il sera précédé par le single Smokers Outside the (...)