Shannon Wright - Honeybee Girls

A quel âge Shannon Wright est-elle entrée dans la cour des grandes ? Si cette question ne présente pour vous pas plus d’intérêt que ça, ne lisez surtout pas ce qui suit.

1. Tall Countryside
2. Trumpets On New Year’s Eve
3. Embers In Your Eyes
4. Honeybee Girls
5. Black Rain
6. Father
7. Sympathy On Challen Avenue
8. Never Arrived
9. Strings On Epileptic Revival
10. Asleep

date de sortie : 21-09-2009 Label : Vicious Circle

Ou comment attirer le maximum de monde autour de cet article estampillé Shannon Wright. Car si on devait déjà conclure, on dirait que Honeybee Girls n’est peut-être pas le meilleur album de Shannon Wright, pas plus qu’il n’est le moins bon de sa discographie longue de dix ans. Et quand bien même certains lui trouveront une place justifiée en tête ou en queue de son peloton d’albums, qu’importe après tout. C’est une claque de plus, le plaisir de retrouver de nouvelles compositions de LA plus grande artiste américaine des années 2000, rien que ça !

Débattons-nous avec ça maintenant, puisque tout le monde semble réfléchir à la véracité de mon propos. On peut déjà exclure Björk et P.J. Harvey puisque quand on vient à parler de grandes dames de la musique de ces dernières années, on pense irrémédiablement à l’islandaise et à l’anglaise. Comme il faut bien se faire des ennemis, j’exclus les Kristin Hersh et Cat Power, pour l’une prétextant qu’elle est plus souvent avec ses Throwing Muses ou 50 Foot Wave que seule, et pour l’autre agitant The Covers Record qui n’est qu’un album de reprises ... on ne peut pas faire carrière avec des reprises.

Quelle mauvaise foi, puisque maintenant que nous sommes tous d’accord, je peux me lancer dans les louanges. Et innocemment, je vous parle du dernier morceau de l’album : Asleep. J’ai l’air malin avec cette reprise d’un "vieux" morceau de The Smiths que l’on a pu entendre au choix sur The World Won’t Listen ou encore en face B du single The Boy With The Thorn In His Side. Ah oui j’ai l’air malin, mais pas aussi têtu que Shannon Wright puisque cette reprise on la retrouvait déjà en face B de son 7" Junior Hymn sorti en 2004. A croire que comme nous, tous les moyens sont bons pour marteler sa passion pour un artiste, et ça j’aime, d’autant plus que ce 45 tours on n’en verra certainement jamais la couleur.


Revenons à nos moutons, puisqu’il faut bien étayer la conclusion sur laquelle nous étions tombé d’accord. Depuis le début de sa carrière solo débutée fin des années 90, on a eu droit à quoi ? Un sympathique Flightsafety, auquel succèdera l’étourdissant Maps Of Tacit (considéré par elle-même comme son album préféré dixit une interview accordée au webzine Splendid en 2001 !). Vint ensuite la rencontre avec un certain Steve Albini, en partie responsable d’enregistrements carrément incontournables : l’énergique Dyed In The Wool et l’abrupt Over The Sun. Puis ce sera le temps d’un album une collaboration avec Yann Tiersen, la naissance d’un enfant, l’album Let In The Light jusqu’à nous retrouver, si j’ai bien compté, face à ce septième album d’une discographie rondement menée et pleine d’évolutions. Vous en connaissez beaucoup vous des artistes américaines qui ont commencé la musique dès 1991 en formant le groupe Crowsdell, et qui la décade suivante nous balancent sept albums avec chacun son charme, chacun ses émotions ?

Non sérieusement, faut arrêter de déconner, vous pensiez dans cette chronique on dévoilerait l’âge de la dame ? Ça ne se fait pas. On s’inquiète tous du temps qui passe, mais Shannon s’en fout royalement car en pleine force de l’âge, elle déclarait d’ailleurs vouloir continuer comme ça au moins jusqu’à 60 ans, simplement pour être au fil du temps meilleure musicienne. Ce qui nous ramène encore et toujours à la même conclusion, hier, aujourd’hui ou demain, tous convaincus reste le maître mot.

Je vous laisse donc face à ce Honeybee Girls, car vu comment elle nous assène encore un de ses coups de boutoir (Embers in Your Eyes), dieu sait ce que nous réserve l’avenir. D’autant plus qu’on y découvre une nouvelle Shannon Wright au moins sur deux morceaux : l’éthéré et presque trip-hop Father, et Strings On Epilieptic Revival où derrière son piano on la surprend à chanter fière comme jamais. On n’oublie pas de mentionner Never Arrived et son lot de voix étranglées et angoissantes juste ce qu’il faut pour finir par dire que le reste est du tout-venant, du Shannon Wright comme on l’aime.

Rien d’autre à ajouter, sinon rappeler sa fidélité envers les labels indé (Touch & Go/Quarterstick outre-Atlantique et Vicious Circle ici en France) et une série de concerts en France qui s’annonce comme de coutume intime et pleine de tension. Faudrait être sourd pour passer à côté sans la trouver remarquable.

Chroniques - 20.09.2009 par indie
 


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