Déjouant les attentes générées par leur single Stardust auréolé d’un beau succès en vidéo depuis sa mise en ligne il y a tout juste un an, le quatuor parisien livre un troisième album surprenant d’apesanteur, délaissant quelque peu les crescendos rythmiques, les guitares incisives et autres murs de son qui culminaient en 2008 sur l’intense Doubleplusgood (et déjà sur No Memory Man deux ans plus tôt) au profit d’un post-rock vocal et shoegazeux qui n’explose jamais vraiment sans frustrer son monde pour autant.

La rage a ainsi laissé place à une certaine sérénité, comme en témoignait déjà le chant éthéré du sus-nommé Stardust incarnant les dernières ambitions épiques d’un groupe assagi. Mais le souffle est toujours là, localisé cette fois haut dans la stratosphère : en attestent un Volumen à combustion lente, l’éther bouillonnant de Cloudy34 ou les effets d’écho du bien-nommé Above The World où la tension des fûts soutient des lignes de guitares beaucoup plus épurées que de coutume. Une constante sur cet éponyme qui ira jusqu’à dérouler sur une ballade laissant finalement entrer la lumière au détour d’une poignée d’accords et d’effets embrumés (In A Heartbeat).