2014 sans prise de tête - Partie 5
Quelles sont les raisons qui nous font, chaque année, lire et relire les différents tops affolant webzines et presse spécialisée ? Si ces objectifs plus (la volonté de partager de nouveaux disques) ou moins (l’illusion d’être un défricheur) avouables rendent l’exercice de plus en plus raillé, j’y vois essentiellement l’occasion d’ordonner mes découvertes annuelles. Et tant mieux si certains y trouvent ici et là leur compte.
60. Thurston Moore – The Best Day
Thurston Moore décide de reprendre les choses là où Sonic Youth les avait laissées avec The Eternal au point d’inviter Steve Shelley à prendre place derrière les fûts. Les incursions électriques sont aussi efficaces qu’à l’accoutumée et les fans du combo, pas déroutés, apprécieront probablement la performance tout en regrettant l’inévitable absence de l’entrelacement des voix de Kim Gordon et du New-Yorkais. Pour autant, orphelin de la production de Beck, The Best Day n’atteint pas les cimes de son prédécesseur, sans quoi il aurait pu viser encore plus haut.
L’avis plus complet de Rabbit sur le disque
59. Warpaint – s/t
Efficace, l’indie rock teinté de shoegaze des Californiennes s’appuie aussi bien sur une bonne dose d’inspiration mélodique que sur le talent des producteurs de renom que sont Nigel Godrich (Radiohead, Beck) et Mark Ellis (Nine Inch Nails, PJ Harvey).
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58. Plaid – Reachy Prints
Si Reachy Prints n’est probablement pas le meilleur Plaid, il n’en reste pas moins un très bon disque. Tout est ici question d’équilibre. Entre mélancolie et réalisme, les nappes éthérées convoquent autour de l’auditeur un univers plus complexe que sa douceur et sa fausse candeur ne le laissent d’abord présumer. A part Autechre et Boards of Canada, quel dinosaure de Warp fait aussi bien à l’heure actuelle ?
57. Segue – The Here And Now
Ce disque peut être considéré comme le chant du cygne du regretté SEM Label. Après deux beaux efforts l’an passé, Jordan Sauer nous place cette fois dans un cocon hypnotique dub-IDM rappelant justement Plaid aussi bien que les premiers M83.
Mon avis plus complet sur le disque
56. Tiny Feet – Silent
Pour son premier album, la Bretonne transcende ses démos et durcit le ton en proposant un trip-hop industriel évoquant aussi bien la duplicité des univers d’un Trent Reznor capable d’alterner passages calmes au piano et explosions électriques, ou de Portishead en suivant aussi bien le sillon trip-hop de Dummy qu’en intégrant cette dimension kraut chère à Third.
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55. Sébastien Tellier – L’Aventura
Terminée la parenthèse My God Is Blue et les délires de gourou en découlant, Sébastien Tellier est parti vers de nouvelles contrées avec L’Aventura. Au Brésil, plus particulièrement. On retrouve ainsi Arthur Verocai à la production et dès lors que l’on aura digéré l’aspect kitsch (ici modéré) et la naïveté des paroles, il sera difficile de résister aux arrangements de cordes et à cette ambiance globale ne choisissant jamais véritablement entre allégresse et mélancolie, modernisme et nostalgie.
L’avis du comité sur ce disque
54. Blonde Redhead – Barragán
Cet opus contient ses grands moments. Blonde Redhead fait osciller sa pop entre électro hantée, krautrock et les envolées rencontrées sur Penny Sparkle. Quelques titres plus faibles, et c’est pour cette raison qu’il ne sera pas plus haut, mais un bon cru dans l’ensemble.
53. Christ. – Curio Volume 1
L’ancien collaborateur de Boards of Canada sur Twoism s’était fait discret cette année. Il a alors choisi le mois de décembre pour partager trois opus comprenant des raretés et vieilleries. A l’instar de ce Curio Volume 1, l’ensemble est à l’image de l’univers de Christ. : cohérent, fascinant et labyrinthique.
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52. Damien Jurado – Brothers and Sisters of The Eternal Son
Si le songwriting de Damien Jurado fait désormais partie du paysage, celui-ci n’est absolument pas ronflant sur ce nouvel opus inspiré où la folk psychédélique navigue entre cavalcades et ballades.
51. John Zorn – On Leaves of Grass
Cette année, le free-jazz mélodique de On Leaves of Grass constitue à mon sens la plus fameuse des nombreuses sorties de l’expérimentaliste hyperactif John Zorn. Dédié au poète Walt Whitman, l’opus s’avère aussi subtil qu’à l’accoutumée mais étonnamment mélodique et donc plus accessible que certaines productions plus alambiquées.
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