Tant que la toile nous permettra ce type de rencontres opportunes avec d’authentiques bricoleurs de sons, les nombreuses (et parfois vaines) tentatives de défrichage seront largement amorties. Il faut dire que pour le coup, Jacob Faurholt nous a mâché le travail en mettant en valeur de manière bienvenue cette jeune formation.

Hovvdy réussit parfaitement son envol avec un premier album certes sous influence, mais qui respire tellement l’honnêteté qu’il ne peut que toucher l’auditeur en plein cœur, et donner des envies de voyage à ce dernier.

Après un EP sans titre paru en décembre 2014 et un autre intitulé Stay Warm Split quelques mois plus tard, le duo basé à Austin apporte davantage de nuances dans son propos sur Taster.

Si, à première vue, la pop lo-fi proposée par Charlie Martin et Will Taylor est lumineuse, une dose de mélancolie retenue ne tarde pas à faire irruption sur un In My Head duquel émergent quelques faux-airs de ballade à la Frank Black, influence évidente puisque l’auditeur éclairé saura apprécier les relents de Pixies présents sur Can’t Wait.

La pop de chambre des Texans est aussi immédiate que subtile, s’inscrivant ainsi dans la lignée des compositions d’Alex G (Problem), autre adepte de l’éthique "do it yourself". C’est pourtant bien dans les années 90 qu’il faut revenir pour en extraire les racines. Ainsi, l’ombre de Jason Lytle n’est pas très loin sur Favorite, tandis que celle de Sophia émerge ici et là. En cette période estivale, les deux Américains de Hovvdy présentent tous les atouts pour devenir de réguliers compagnons de route.